L’uranium représente entre 15 et 20 % des exportations du Niger, loin devant les autres produits. Après le coup d’État de juillet 2023, le pays a fait face à des sanctions économiques incluant la fermeture de ses frontières avec d’autres pays de la sous-région.
Au Niger, Orano prévoit de produire de l’uranium à seulement 40 % de ses capacités en 2024. C’est ce qu’a déclaré son directeur général Nicolas Maes la semaine dernière, ajoutant que le groupe français ne peut exporter cette production en raison de problèmes géopolitiques persistants.
En tant que seul producteur d’uranium du Niger, Orano confirme ainsi une information relevée par l’Agence Ecofin dans les dernières statistiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Selon la note de conjoncture économique régionale du deuxième trimestre 2024 publiée en septembre par l’organisation, le Niger n’a en effet exporté ni or ni uranium au cours des six premiers mois de l’année.
« Aucune exportation des produits miniers [uranium et or] n’a été enregistrée sur la période sous revue en raison des conséquences des sanctions économiques et financières prises par les institutions régionales à l’encontre du pays notamment la fermeture des frontières avec le Bénin qui était le principal corridor pour la vente de ces produits à l’extérieur », indiquait déjà l’UEMOA à la fin du premier trimestre 2024.
Le coup d’État de juillet 2023 au Niger a en effet entrainé diverses sanctions contre le pays, prises par les autres chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’une des sanctions, en l’occurrence la fermeture des frontières communes avec le Niger, a affecté les activités d’Orano. Bien que la plupart des sanctions aient été levées cette année par la CEDEAO, la frontière bénino-nigérienne reste fermée du côté du Niger.
L’UEMOA note en conséquence que les exportations du Niger sont passées de 216,3 milliards FCFA (361,05 millions $) au premier semestre 2023 à 86,1 milliards FCFA un an plus tard, ce qui correspond à une baisse de 60 % en glissement annuel. Si d’autres secteurs ont contribué à cette diminution, il est important de noter que l’uranium constitue historiquement le premier produit d’exportation du Niger. En 2022 et 2023, le combustible fossile a représenté respectivement 15 % et 20 % des exportations nigériennes.
Ces derniers mois, les perspectives d’une ouverture prochaine de la frontière entre le Bénin et le Niger sont prometteuses, si l’on en croit les récentes discussions de haut niveau entre les deux pays. Pour Global Atomic, propriétaire du projet d’uranium Dasa, une solution devrait être « trouvée à court terme ». La compagnie canadienne table sur la réouverture du principal corridor pour les importations et exportations nigériennes, alors qu’elle prépare la mise en service de la mine d’uranium Dasa pour 2026.