Ces derniers mois, le Niger s’est progressivement éloigné de la France dans de nombreux domaines, notamment militaire, économique et diplomatique. Le pays ouest-africain semble aussi vouloir estomper ses liens historiques et culturels avec l’Hexagone.
L’avenue Charles de Gaulle à Niamey au Niger n’existe plus depuis le mardi 15 octobre 2024. Elle porte désormais le nom de Djibo Bakary, en hommage au 1er maire élu de l’histoire de la capitale nigérienne et figure majeure de l’indépendance du pays. Djibo Bakary et son mouvement d’opposition, le Sawaba, avaient en effet livré de farouches batailles contre Jacques Foccart, conseiller Afrique du président Charles de Gaulle.
Comme cette avenue, de nombreuses places et monuments portant des noms de personnalités françaises ou liées à la France ont été débaptisés à l’initiative des autorités nigériennes. « La plupart de nos avenues, boulevards, rues, monuments […] portent des noms qui rappellent les souffrances et les brimades subies par notre peuple durant l’épreuve de la colonisation » explique le colonel Abdramane Amadou, ministre de la Jeunesse et porte-parole du gouvernement.
Dans certains cas, il n’y a pas que le nom qui a changé. Le portrait taillé dans un monument en pierre de l’explorateur français Parfait-Louis Monteil a été remplacé par une plaque à l’effigie de Thomas Sankara. Le Niger continue ainsi manifestement de s’éloigner de la France. Peu après la prise de pouvoir du CNSP en 2023, les nouvelles autorités du pays s’étaient empressées de changer l’hymne national écrit en 1961par le compositeur français Maurice Albert Thiriet.
Il a été remplacé par « Pour l’honneur de la patrie », un hymne rendant hommage aux luttes anticoloniales. Depuis lors, la France a fini par retirer ses soldats présents au Niger, les médias français RFI et France 24 ont été suspendus, et le Centre culturel franco-nigérien a arrêté ses activités, remplacé par le Centre culturel Moustapha Alassane.