Dans une plainte, en date du 17 septembre 2024, déposée au Tribunal de Grande Instance de Zinder par Aboubacar Abdou Ango, l'Honorable Sultan de Zinder fait l'objet d'accusations gravissimes. Du reste, dans sa plainte, le plaignant a dressé un réquisitoire sévère contre le Sultan Aboubacar Sanda. Le représentant au Niger de la société Income Electric, basée à Port Harcourt au Nigéria, accuse le sultan d'avoir pris plus de deux cent millions (200.000.000) de FCFA et un véhicule d'une valeur de 48 millions de FCFA avec lui pour intervenir auprès des autorités de l'époque dans le cadre des marchés publics. Il aurait remis ce pot de vin au Sultan pour qu'il puisse intervenir en leur faveur, lui et ses camarades. Mais, selon les termes de la plainte, qu'elle ne fut leur surprise d'échouer dans les dépouillements de tous les marchés auxquels ils ont soumissionné. Et, les responsables de la société ont quitté le Niger sans rien gagner.
Pour comprendre le contour de l'affaire, nous avons investigué pour connaitre la réalité des faits. Les investigations nous ont permis de découvrir les faits réels. Selon une source de Zinder, le Sultan Aboubacar Sanda a été supplié par le sieur Abdou Ango pour intervenir pour eux auprès du Président de la République de l'époque, Issoufou Mahamadou, dans le cadre d'un marché public du ministère de l'énergie. Il a pris un rendez- vous pour eux avec le Président qui a exigé la présence des responsables de Income Electric, c'est le nom de la société de Ango et de ses partenaires. Arrivés à Niamey par un jet privé, les responsables de cette société ont rencontré le Chef de l'Etat qui a exigé la présence du Sultan. Au cours de la rencontre, ils ont expliqué au Président Issoufou Mahamadou qu'ils travaillent dans le domaine de l'énergie électrique et qu'ils ont la capacité de résoudre le problème d'électricité auquel le pays fait face. Et le Président leur a demandé d'aller rencontrer le ministre de l'énergie Foumakoye Gado. Rendez-vous pris, ils ont eu une séance de travail avec le ministre de l'énergie qui, à son tour, leur a demandé d'aller discuter avec le Directeur général de la Nigelec. Toutes ces rencontres se sont donc passées en présence du Sultan qui avait quitté Damagaram pour le besoin.
Satisfaits des différentes rencontres, les patrons d'Abdou Ango, selon notre source, auraient remis une somme d'argent à des agents de la Présidence et une somme de 23 mille dollars US à la cour du Sultan qui est à Niamey. Longtemps après, Selon toujours notre source, le Sieur Abdou Ango est allé rencontrer le Sultan pour témoigner la reconnaissance de ses partenaires en lui annonçant que ces derniers comptent lui offrir un véhicule 4x4. L'argent a été envoyé à la banque Atlantique au nom d'Abdou Ango. Et l'achat du véhicule a été fait auprès d'un certain Najim, responsable de la société Akokas. Le véhicule a été acheté au nom d'une société appelée AGIMEXCO qui se trouve au Nigéria. Après les formalités douanières, le sieur Abdou Ango est parti à Zinder pour donner les clés du véhicule au Sultan. En guise de cadeau, selon notre source, le Sultan lui a donné 12 parcelles avec leurs actes de cession.
Aujourd'hui, huit (8) ans après les faits, le sieur Abdou Ango revient sur ses pas pour demander au Sultan de restituer le véhicule. Tout en se donnant l'audace de porter plainte contre lui devant le Tribunal de Zinder pour escroquerie. L'acte du sieur Abdou Ango est jugé à Zinder comme une offense au Sultan et une atteinte à sa respectabilité. En tout cas, dans sa plainte, le sieur Ango dit décidé à aller jusqu'au bout. Pour un juriste que nous avons contacté, à l'analyse de la plainte, le sieur Abdou Ango risque de se planter, s'embourber. Car, il ya une flagrante contradiction entre ce qu'il dit par rapport au véhicule et la réalité des faits. Dans sa plainte, il dit qu'il a pris un crédit pour acheter le véhicule au Sultan. Que ses créanciers sont en train de le harceler. Alors qu'en réalité, sur les papiers, le véhicule a été acheté au nom de la société AGIMEXCO qui se trouve être au Nigéria. Cette contradiction pourrait donc faire tomber l'accusation contre le Sultan qui, au demeurant, ne lui aurait rien demandé. Et qu'en tout état de cause, c'est à la justice de faire respecter l'autorité coutumière.