Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a présidé ce mercredi 23 octobre 2024 à Dogondoutchi (région de Dosso), la cérémonie de commémoration de la Journée mondiale de l’alimentation Edition 2024, couplée à la Campagne de cultures irriguées.
Cette cérémonie est rendue possible grâce au soutien actif de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’alimentation (FAO), qui a mobilisé tous les bureaux du pays afin de faire de cette journée de célébration, une réussite.
Le thème de l’édition de cette année est « Droit aux aliments, au service d’une vie et d’un avenir meilleurs», dont l’édition 2024, ‘’cadre parfaitement avec les nouvelles orientations contenues dans le livre vision du Président du CNSP à son axe 3 « Développement des bases de la souveraineté économique » selon le ministre de l’Agriculture.
L'agriculture et l’élevage constituent le secteur clé et la source principale des moyens de subsistance des populations. Ce secteur, emploie plus de 87% des actifs agricoles et contribue à près de 50% au PIB national, dira-t-il.
Et prenant la mesure de la tâche et pour relever le défi, les réformes nécessaires à la transformation et à la modernisation de notre agriculture sont conduites pour rendre disponibles et durables les services essentiels de proximité aux producteurs rappelle le ministre Elhadj Ousmane.
Cependant, poursuit-il, malgré cette contribution très importante, le secteur est confronté à des défis multiples notamment sécuritaire, le sous financement, les effets néfastes du changement climatique, la dégradation des ressources naturelles et la pression parasitaires sur les principales cultures qui fragilisent le développement socioéconomique du pays.
Pour relever ces défis et assurer notre souveraineté alimentaire, ‘’Mon Département Ministériel, a élaboré un programme de développement de l'irrigation pour la production vivrière et fourragère conformément à la lettre de mission à nous assignée par les plus hautes autorités’’ a déclaré le ministre de l’Agriculture.
Au titre de la campagne des cultures irriguées 2024 -2025, le Ministère de l’Agriculture envisage de mettre en valeur ‘’près 350 000 hectares pour une production brute attendue de 8 100 000 tonnes soit 1 500 000 tonnes d’équivalent céréalier’’.
Ainsi, dans le cadre des préparatifs de ladite campagne, et pour accompagner les producteurs, l’Etat et ses partenaires techniques et financiers ‘’sont à pied d’œuvre pour mobiliser les ressources nécessaires. A cet effet, j’engage l’ensemble du personnel de mon Département Ministériel notamment l’INRAN, la CAIMA, la DGA, la DGGR, la DGPV, l’ONAHA, la DGDPPIA, la DGSV, à ne ménager aucun effort en vue d’apporter aux producteurs l’appui/conseil, la formation et l’encadrement nécessaires à l’efficacité et à l’efficience de leurs actions de productions’’ a martelé le ministre.
Présent à cette cérémonie au plus haut niveau, le Représentant pays par intérim de la FAO Luc Genot a indiqué que la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation, qui marque également le 79e anniversaire de la FAO, est placée cette année sous le thème « Droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs », qui nous rappelle que « la FAO a l’immense mission de garantir la sécurité alimentaire aux populations chaque jour et partout dans le monde ».
Le choix de ce thème, selon lui, se justifie par le fait que de nos jours, ‘’encore trop d’êtres humains n’ont pas accès aux aliments dont ils ont besoin pour mener une vie saine, sûre et nutritive’’.
Les raisons sont multiples rappelle-t-il. A l’heure actuelle, ‘’quelque 733 millions de personnes souffrent de la faim, principalement en raison de conflits, de chocs climatiques, d’inégalité et de phases de récession’’.
La nourriture étant le troisième besoin humain le plus fondamental après l’air et l’eau, ‘’Chacun devrait avoir le droit à une alimentation adéquate. Les droits humains tels que le droit à l’alimentation, à la vie et à la liberté, au travail et à l’éducation sont reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’homme et par deux pactes internationaux juridiquement contraignants.
Pour Luc Genot, Cette année, la journée intervient dans un contexte de gestion des inondations, ayant causé des dégâts matériels, de perte en vies humaines, de pertes de productions et d’animaux. Pour prévenir ces inondations aux conséquences dévastatrices et les dépenses énormes qu’elles engendrent, ‘’le Système des Nations Unies (SNU) avec le PAM, l’UNICEF, la FAO et l’OMS, met en œuvre des actions anticipatoires car agir tôt avant la survenue d’une catastrophe ou avant que cette dernière n’atteigne son point culminent est essentiel à nos yeux’’.
Chaque année, le Système des Nations Unies soutient le gouvernement nigérien dans sa campagne de culture irriguée ‘’en fournissant des tonnes de semences maraichères, des intrants, des matériels et outils de travail adaptés, des motopompes et l’accompagnement de proximité pour renforcer les connaissances pratiques et le savoir-faire des producteurs à travers les champs écoles’’ devait-il ajouter.
Le droit à l’alimentation est une affaire de tous, pour le Représentant de la FAO, ‘’et chacun de nous à un rôle à jouer pour son avènement. Les gouvernements doivent encourager la production et la vente d’aliments plus nutritifs et fournir aux consommateurs des informations précises et cohérentes sur les produits alimentaires et les choix équilibrés. Ils doivent également soutenir le droit de chacun à une alimentation saine, et en particulier de ceux qui n’ont pas les moyens. Cela nécessite des politiques et des investissements, idéalement sous la forme de plans nationaux rassemblant tous ces aspects’’.
La concrétisation du droit à l’alimentation nécessite une action collective. Ensemble nous pouvons faire entendre notre voix pour influer sur les décisions, choisir des aliments locaux et de saison pour favoriser la biodiversité, adopter une alimentation et des modes de vie sains, comprendre les étiquettes des produits alimentaires pour faire des choix équilibrés, apprendre à identifier les problèmes de sécurité sanitaire et à préserver la salubrité des aliments.
Dans cette optique, la FAO travaille avec les autres agences des Nations Unies, notamment celles dont le siège est à Rome, le PAM et le FIDA, ‘’pour renforcer la résilience des communautés au Niger, les plus vulnérables en particulier et le Système des Nations Unies soutient les efforts du Niger à relever ses défis de développement et à répondre aux besoins humanitaires urgents afin d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous, et la souveraineté alimentaire du pays’’ soutient Luc Genot.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Gouverneur de la région de Dosso, le Général de brigade Iro Oumarou, de l’Administratrice Déléguée de la Commune de Dogondoutchi Commandant Balkissa Noma, du Préfet de Doutchi Capitaine Yaou Ada ainsi que des autorités coutumières et administratives de la localité.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a procédé, en compagnie des toutes les autorités présentes à cette cérémonie, à la visite des stands qui regorgent des produits agricoles ainsi que des variétés de produits à base des transformations des produits issus de l’agriculture et de l’élevage.
La délégation ministérielle s’est aussi rendue sur le site maraîcher de Tabkin Sow en compagnie du Représentant de la FAO, des représentants du ministère de l’Agriculture ainsi que des autorités administrations et coutumières, le tout sous la bienveillance des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).