Le groupe jihadiste Boko Haram a lancé dans la nuit de dimanche à lundi une attaque contre l'armée tchadienne dans la région du lac Tchad, "faisant tragiquement une quarantaine de morts", a annoncé la présidence du Tchad dans un communiqué.
Le président Mahamat Idriss Deby Itno s'est rendu sur place lundi matin tôt et "a donné le coup d'envoi de l"opération Haskanite pour poursuivre et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements", selon la même source.
L'attaque est survenue à Barkaram, une île située à l'ouest de Ngouboua, dans le département de Kaya, près de la frontière nigériane, selon la même source. "Une garnison abritant plus de 200 militaires a été prise pour cible par les éléments de Boko
Haram à 22 heures. Les éléments de BH ont pris le contrôle de cette garnison, récupéré les armes et brûlé des véhicules équipés d'armes lourdes avant de repartir", selon des sources locales jointes par l'AFP.
Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques terroristes de Boko Haram dans la région du Lac Tchad, vaste étendue d'eau et de marécage parsemée d'îlots dans l'Ouest qui abrite des combattants du groupe Boko Haram ou de sa branche dissidente l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, selon l'acronyme en anglais, né d'une scission avec Boko Haram).
L'insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria --où elle a fait depuis quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés-- avant de se propager dans les pays voisins.
En mars 2020, ses combattants avaient mené une ofensive sanglante sur une importante base tchadienne sur la presqu'île de Bohoma, faisant une centaine morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l'armée tchadienne. En réponse, le pouvoir avait déclenché "la colère de Bohoma " une vaste opération contre les jihadistes, à l'époque menée par le maréchal Idriss Deby Itno, le père de l'actuel président.
En juin 2024, l'Ofice international pour les migrations (OIM) enregistrait plus de 220.000 déplacés dans la province tchadienne du lac Tchad en raison des attaques des groupes armés.