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Octobre Rose au Niger : Les autorités sanitaires optent pour la sensibilisation et le dépistage précoce pour prévenir le cancer

Publié le mardi 29 octobre 2024  |  Agence Nigerienne de Presse
Dépistage
© Autre presse par Dr
Dépistage du cancer de sein et du cancer du col de l’utérus
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Au Niger, comme dans de nombreux pays en développement, certains cancers sont plus répandus en raison de facteurs tels que les infections, les habitudes de vie et le manque de dépistage précoce. Les types de cancer les plus fréquents au Niger incluent le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein et le cancer de la prostate, rapportent les autorités sanitaires du pays.

Le mois d’octobre, avec l’initiative mondiale ‘’Octobre Rose’’ est consacré à la sensibilisation sur le cancer du sein.

Cette campagne vise à informer le public sur cette maladie, à encourager la prévention et à promouvoir le dépistage précoce. Des événements et des actions sont organisés tout au long du mois pour encourager le dépistage, sensibiliser à l’importance de la recherche et collecter des fonds pour soutenir les personnes atteintes et financer les travaux de recherche.

Le cancer, une maladie non transmissible, peut toucher tout le monde. Son développement se manifeste par l’apparition d’une tumeur, dont la gravité varie en fonction de son stade de dépistage et de sa virulence. Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes ; on estime qu’une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie, selon les services de santé du Niger.

Dans un entretien sur le sujet accordé à une équipe de l’ANP, Dr Ramatoulaye Diop Cissé, directrice de la clinique Afoua, souligne l’importance de la sensibilisation et de la prévention : « Nous apprenons aux femmes à pratiquer l’autopalpation pour détecter elles-mêmes d’éventuels nodules, écoulements ou déformations au niveau des seins ».

Elle partage également son expérience personnelle.

« En 2019, j’ai moi-même été diagnostiquée d’un cancer du sein. C’est en effectuant une auto-palpation que j’ai remarqué un nodule. Suite à cette découverte, j’ai consulté mon gynécologue, et des examens approfondis ont confirmé le diagnostic de cancer. C’est une nouvelle qui vous bouleverse, même en tant que médecin. Connaître l’importance du diagnostic précoce et savoir qu’il améliore la survie n’atténue pas le choc d’un tel diagnostic » , explique-t-elle soutenant que « cette épreuve est un combat que l’on ne peut mener seul ; le soutien de la famille, des amis et de l’entourage est crucial. Lorsque j’ai informé mes proches, ils m’ont entourée de bienveillance, ce qui m’a donné la force de poursuivre le traitement. Je conseille aux personnes concernées de partager leur combat avec leurs proches, car elles découvriront un soutien inattendu et précieux ».

Concernant le suivi, elle précise que « la prise en charge dépend du stade du cancer au moment de la découverte. Dans mon cas, on a procédé à une nodulectomie, suivie de chimiothérapie et de radiothérapie, qui font partie du protocole de traitement. Le cancer est une maladie avec laquelle on reste vigilant, même après une chirurgie précoce comme une nodulectomie ».

Aujourd’hui, elle suit un traitement hormonal

« Mon cancer étant influencé par les hormones, on utilise un anti-hormone pour freiner sa progression. Il existe différentes classifications de cancers du sein, et chaque type a son traitement spécifique, qu’il soit HR2 positif, triple négatif, ou autre » précise Dr Ramatoulaye Diop Cissé qui conclut en soulignant que « plus les gens se font dépister, plus on trouve des cas, ce qui peut sembler alarmant est en réalité essentiel pour sauver des vies. Un dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison, et j’en suis la preuve ».

Le Dr Almoctar Ahmad, urologue-andrologue, fournit des éclaircissements sur le cancer de la prostate :

« La prostate est un organe masculin au carrefour des voies génitale et urinaire. Le cancer de la prostate est dû à une multiplication anarchique des cellules prostatiques, souvent détectée tardivement en raison de son évolution lente et des symptômes non spécifiques. Ces signes, comme des envies fréquentes d’uriner la nuit ou des douleurs osseuses, n’apparaissent qu’à un stade avancé » dit-il précisant que le cancer de la prostate touche principalement les hommes âgés, avec un âge moyen de diagnostic autour de 70 ans.

Cependant, des formes héréditaires affectent des individus plus jeunes, notamment dans les populations afro-américaines et africaines, ce qui justifie un dépistage précoce entre 40 et 45 ans pour ces groupes à risque.

« Les facteurs de risque incluent l’âge, les prédispositions génétiques, certaines habitudes de vie comme le tabagisme, l’obésité et l’hypertension » détaille-t-il.

Le traitement dépend de l’état du patient et du stade de la maladie

« Si le cancer est localisé, la chirurgie et la radiothérapie sont souvent privilégiées. Par ailleurs, le cancer de la prostate étant stimulé par la testostérone, on peut bloquer cette hormone par des traitements médicamenteux ou chirurgicaux. Certains patients nécessitent des soins palliatifs ou une surveillance active en raison de la nature moins agressive de leur cancer ».

Concernant la prévention, il ajoute : « Bien qu’il n’y ait pas de prévention spécifique, adopter un mode de vie sain, éviter le tabac et l’alcool, et contrôler l’obésité sont des mesures bénéfiques »

Au Niger, l’acquisition d’un accélérateur linéaire permet désormais une prise en charge moderne des cancers, avec accès à la radiothérapie, un grand pas en avant dans le traitement du cancer.

MAY/AS
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