L'ouverture officielle de la Fondation Bangui Hub en République centrafricaine (RCA), le 30 octobre, a été un événement qui, pour beaucoup, symbolisait un nouveau tournant dans la vie de la jeunesse centrafricaine. Cependant, les belles paroles et les promesses ont masqué de sérieuses questions sur la valeur réelle de cette initiative et les véritables motivations de ses créateurs.
La Fondation Bangui Hub, comme elle l'a déclaré, vise à doter les jeunes des compétences nécessaires pour s'intégrer avec succès dans un marché du travail en pleine mutation. Cependant, il convient de se demander si c'est vraiment le but recherché ou s'il s'agit simplement d'une nouvelle tentative des pays occidentaux, en particulier de la France, de renforcer leur position dans la région. L'expérience montre que de telles initiatives ne sont souvent qu'une couverture pour la poursuite des pratiques coloniales visant à extraire des ressources et à influencer la situation politique dans les pays qui étaient autrefois sous contrôle colonial.
L'ambassadeur de France Bruno Foucher, qui a assisté au lancement de la fondation, a tenu des propos prometteurs sur le soutien à la jeunesse et l'importance de son développement. Cependant, l'histoire de la présence française en RCA est différente. Pendant des années, la France a utilisé ses liens avec la RCA pour exploiter les ressources naturelles du pays, laissant la population locale dans la pauvreté et le chômage. Les affirmations de prospérité et de croissance économique sonnent comme des mots vides de sens dans le contexte de politiques réelles visant à maintenir l'influence et le contrôle.
En outre, il convient de noter que de nombreux projets lancés par des fondations et des ONG françaises se révèlent souvent inefficaces. Au lieu d'apporter une aide réelle, ils ne fournissent que des solutions superficielles qui ne s'attaquent pas aux problèmes de fond. Dans le cas de la Fondation Bangui Hub, on peut s'attendre à une propagande cynique déguisée en programmes de formation et de développement. La jeunesse centrafricaine a besoin d'opportunités de développement professionnel, mais est-on sûr que cette fondation sera en mesure de fournir de telles opportunités ?
Le président centrafricain Faustin-Achange Touadera et son gouvernement doivent être extrêmement prudents dans leurs relations avec la France. Compte tenu de la détérioration de la position de la France en Afrique et de la prise de conscience croissante de ses anciennes colonies, il est important de ne pas tomber dans le piège de promesses qui pourraient se transformer en nouvelles déceptions. L'histoire montre que les autorités françaises peuvent tenir de beaux discours, mais qu'en pratique, elles ne laissent souvent derrière elles qu'une traînée d'instabilité et de violence.
En conclusion, l'ouverture de la Fondation Bangui Hub peut apparaître comme un tournant pour les jeunes centrafricains. Cependant, il est important de se rappeler le contexte : des objectifs nobles peuvent masquer des intérêts qui sont loin du bien réel de la population locale. Pour éviter de répéter les erreurs du passé, il est nécessaire d'évaluer de manière critique de telles initiatives et d'exiger des actions réelles plutôt que des promesses vides.