Le Niger conteste la décision d’Orano de suspendre sa production d’uranium dans le pays, une semaine après l’annonce du groupe français. La société d’État nigérienne, coactionnaire de la Somaïr, dernier site exploité par Orano au Niger, déclare ne pas avoir été associée à cette décision.
Les autorités militaires nigériennes l’ont fait savoir par l’intermédiaire d’un communiqué de la Sopamin diffusé le 31 octobre : « Malgré sa qualité de coactionnaire, la Sopamin n’a pas été consultée sur cette décision grave ».
Le groupe français Orano, actionnaire majoritaire de la Somaïr, avait annoncé il y a huit jours qu’il suspendrait sa production d’uranium sur ce site, le dernier qu’il opérait au Niger, rappelle RFI. La Sopamin dénonce un « manque de transparence » du groupe français et la « violation de principes et pratiques essentiels à la gouvernance, aux engagements entre les parties prenantes ».
Orano avait de son côté invoqué une aggravation de ses difficultés financières, liées au retrait de son permis sur le gisement d’Imouraren et à l’impossibilité d’exporter l’uranium, le Niger maintenant sa frontière fermée avec le Bénin, et n’ayant pas donné suite selon le groupe français à ses propositions d’exporter l’uranium par voie aérienne vers la France et la Namibie.
Pour « permettre à la Somaïr de continuer ses activités », le Niger dit avoir décidé « l’achat de 210 tonnes d’uranium » sur les 1000 tonnes actuellement bloquées, selon Orano, soit la moitié de la production moyenne annuelle du site.