Selon des sources politiques, après une réunion de stratégie au siège de la Convention Sociale et Démocratique, les leaders de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République, se sont transportés au domicile de l’ancien président Tandja Mamadou.
Au cours de leur rencontre avec le grand dénonciateur du régime du Général Salou, plusieurs questions auraient été abordées, dont entre la question de l’achat de conscience et de corruption opérée par le régime actuel comme mode de gouvernance, la prochaine tournée des leaders à l’intérieur du pays et la fameuse question des 400 milliards dont Tandja dit avoir laissé dans les comptes de l’Etat du Niger au soir de son éviction à la tête du pays par le CSRD du Général Salou Djibo.
Sur ce point spécifique, les leaders de l’ARDR auraient eu d’amples explications de la part de Tandja Mamadou qui confirmerait que jusqu’au soir du coup d’Etat du 18 février 2010, les comptes de l’Etat étaient bien renfloués avec plus de 350 milliards issus d’une convention avec la BID, 121 milliards sur un compte domicilié à la BCEAO , les recettes de la vente de l’uranium dans les comptes de la SOPAMIN , les recettes de la vente du pétrole offert à Niamey par le Venezuela dans les comptes de la SONIDEP , des fonds stockés à l’autorité de régulation des télécommunications, des fonds PTTE et plus de 35000 tonnes de niébé achetées juste avant la transition militaire (des tonnes de haricots qui avaient d’ailleurs été au centre d’un scandale justement pendant la transition du CSDR). Dans cette affaire, il y aurait eu une histoire de troc avec un certain El hadj Sani et l’OPVN du temps de Salou Djibo, affaire qui aurait occasionné des arrestations et de dénonciation.
A cet effet, une liste qui faisait cas des personnes arrosées dans l’affaire avait été publiée par la presse nigérienne.
Au cours donc de la rencontre,
Tandja aurait dit aux leaders de l’opposition que ses propos sont véridiques et incontestables. Et qu’il a eu à diriger ce pays pendant dix ans, il sait de quoi il parle et que rien ne peut l’ébranler aujourd’hui. A leur tour, selon toujours nos sources, les leaders de l’opposition l’auraient assuré de leur soutien total. En clair, cette affaire de 400 milliards risquerait de déboucher sur un audit complet de la transition militaire de Salou Djibo.
Lequel audit est d’ailleurs, une exigence du parti de Tandja Mamadou, le MNSD-Nassara et une partie de la société civile. Toute chose que le régime veut à tout prix réfuter. Il est inconcevable d’ouvrir une enquête sur cette affaire de 400 milliards sans passer par un audit de la transition du 18 février 2010 au 6 avril 2011. Les comptes du Niger doivent être audités à moins qu’il y ait anguilles sous roche. En tous cas, pour l’opinion et pour la crédibilité de notre pays (même si aujourd’hui elle est mise à rude épreuve), cela est nécessaire car comme dit l’adage : » on ne peut continuer à tresser sur un nid de poux « .
Donc, le président Issoufou Mahamadou, son » Colombo » et son » Campos » doivent s’armer de courage et de ténacité pour ouvrir un audit indépendant sur la transition, car une enquête légère sur l’affaire des 400 milliards ne peut pas régler la question de la transition. Elle est profonde car elle a trait à l’assainissement, à la lutte contre l’impunité et la mauvaise gouvernance, à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Bref, elle a trait à ce qui a fait le lit de la victoire du régime actuel.