Le jeudi 6 février dernier soit six jours après que les partisans de l’ancien président de la République Tandja ont empêché à la gendarmerie censée de l’auditionner, le voilà, enfin, sorti au grand jour pour apporter des éclaircissements par rapport à la faramineuse somme de 4OO milliards qu’il prétend avoir laissé au lendemain de sa chute engendrer par la junte militaire dirigé par le chef d’escadron Salou Djibo.
Cette sortie médiatique tant attendue par l’ensemble des Nigériens a été une grande déception de part le contenu de ces révélations faites par M. Tandja Mamadou en cette matinée du jeudi devant les micros de nos confrères, à son domicile sis au quartier Aéroport. Mais au finish, c’est le ridicule et les réactions viennent en vrac. C’est une déception au sein de son entourage. Certains le regrettent d’autres tiennent bon encore et comme Tandja lui-même, exigent l’audit de la transition du CSRD dirigée par le général Salou Djibo. Enfin, la vérité a jailli au grand jour. Tandja est sorti de sa réserve pour éclairer l’opinion nationale et même internationale sur l’existence, la nature et la destination de cette somme
d’environ 400 milliards qu’il disait avoir laissé au lendemain du coup d’Etat militaire qui l’a renversé de son fauteuil présidentiel. Dans ce point de presse, l’ancien Président de la République a développé plusieurs thèmes avant de renvoyer la balle dans
le camp de son ministre des finances de l’époque, M. Lamine Zeine. La nostalgie du pouvoir et propagande politique
Dans son introduction avant d’aborder le thème proprement dit, l’ex Président de la République Tandja Mamadou a fait la genèse de ses 10 années au pouvoir. Ces dires montrent combien il a aimé le pouvoir, il l’a exercé et il l’aime encore. Tout ce point de presse se limite au bilan de ses dix années de l’exercice de son pouvoir. L’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) et la Centrale d’approvisionnement EN Intrants et Matériels Agricole (CAIMA) sont les deux sociétés avec lesquelles il s’est servi pour séduire la population rurale afin de lui soutenir pour faire son fameux »Tazarce ». »Pour un sac vendu à 11 000, 10 000 voire 8 000 francs nous allons le payer à 22 000 francs ». »J’ai dit, il faut rassembler les matériels de travail pour moderniser l’agriculture en amenant les tracteurs, des motoculteurs, des moulins à grains pour les femmes à travers la centrale d’approvisionnement ».
L’ancien Président de la République a créé une occasion pour servir des micros de nos confrères pour faire sa précampagne électorale de 2016 en tant que candidat unique de l’ARDR. Le programme de barrage de Kandadji, un autre cheval de bataille du processus de »Tazarace » est développé par Tandja Mamadou ce jour-là. Il déclare »sur le plan travail, c’est ce seul aspect que j’ai pris, c’est-à-dire un vieux rêve de 84 ans que je voulais réaliser et Dieu m’a donner la chance. La somme a pu être rassemblée, et tout était là. Le Président de la Banque Islamique pour le Développement (BID) qui est à Djeddah, le nommé Mohammed Ali était venu ici à Niamey. Ensembles, nous étions partis à Kandadji pour la pose de la première pierre pour le démarrage des travaux du Barrage ». Voilà comment Tandja réveille ses militants. Vous vous souvenez, ceux qui ont soutenu le processus de prolongement du mandat du Président de la République sous la 5ème République et fondé une 6ème après la fin de son deuxième quinquennat ont développé l’idée que c’est le peuple qui demande à Tandja de continuer afin de parachever son programme de Kandadji.
Les 70 militants de son parti le MNSD-Nassara venus de 7 régions du pays l’ont entendu et enregistré sa voix afin de la porter aux autres militants pour prouver qu’ils ont échangé avec lui. Après tout ce discours propagandiste, enfin viennent les révélations sur les 400 milliards laissé sous son règne. L’existence de la somme de 400 milliards et sa nature Le point le plus sensible que tous les nigériens sont assoiffés d’entendre c’est l’affaire dite de 400 milliards qui a fait l’objet de polémique pendant plusieurs mois. Ainsi, Tandja Mamadou confirme que »par la grâce d’Allah, les bailleurs de fonds ont contribué pour environs 300 milliards au niveau de la Banque Islamique pour le Développement (BID) basée à Djeddah. Les fonds collectés sont à Djeddah et ne sont pas dans ma poche, ni sous mon lit. En second lieu, environs 100 milliards sont à chercher ailleurs. Donc pour en savoir plus, il faut vérifier au niveau de l’OPVN et faire ensuite la situation des matériels de productions agricole qui sont au niveau de la centrale d’approvisionnement en matériels et intrants agricoles (CAIMA).
On fait le total de tout ça pour voir si ça confirme ou pas ce que j’ai dit ». Voilà en résumé l’extrait du point de presse de Tandja sur l’existence de 400 milliards, sa nature et là où cette somme est domiciliée. Pure ironie ! Ceux qui soutiennent mordicus que les révélations de Tandja sont exactes et que ce sont les auteurs du putsch du 18 février 2009 qui l’ont volé l’argent étaient déçus ce jour. Voilà tous confus. Ce point de presse est venu comme la fable de La Fontaine » Une montagne en mal d’enfant – J’etait une clameur si haute – Que chacun, au bruit accourant ,- Crut qu’elle accoucherait sans faute – D’une cité plus grosse que Paris .Elle accoucha d’une souris ». La sortie médiatique de Tandja n’est ni plus ni moins cette fable de jean la Fontaine. Elle a accouché d’une souris ! Le Ministre Zeine doit parler Tandja semble se défendre et pour encore se libérer, il lance la balle dans le camp de son ex- ministre des Finances M. Lamine Zeine. Il le dit en ces termes »… la personne qui est chargée des finances du pays, c’està- dire le Ministre des Finances devrait être convoqué pour dire exactement au moment où nous étions déchu du pouvoir, combien nous avons laissé, parce que lui seul connaît la vérité.
Et c’est lui seul qui détient les preuves de cette affirmation. Ce n’est pas l’affaire de Tandja ». Voilà comment l’ancien président de la République invite à auditionner son ministre des finances de l’époque. Alors l’épisode est loin d’être terminée. La procédure doit continuer L’enquête judiciaire engagée par le Procureur de la République Moussa Waziri pour éclairer les lanternes ne va pas s’arrêter à cause de cette sortie médiatique digne d’un dramaturge. Certains des partisans de Tandja soutiennent encore que l’argent existe et les propos de l’ancien président sont interprétés autrement. Mais qu’est-ce qu’ils veulent au juste ? L’audit de la transition du CSRD dirigé par le Général Salou Djibo. Cela veut dire que Tandja n’a pas du tout éclairé l’opinion nationale. Sa seule préoccupation c’est de voir les dirigeants de 7ème République faire l’audit de la transition dirigée par le Général Salou Djibo. Et pourtant le Premier ministre Mahamadou Danda dans une interviewe accordée à des radios privées a déclaré que leur gestion a été orthodoxe.
Si la procédure d’enquête s’arrête, elle risque de faire tord à ceux qui ont dirigé la transition. Répondant à la question d’un journaliste sur l’affaire de 300 milliards de la BID, le Ministre d’Etat, Ministre du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire,M. Amadou Boubacar Cissé, lors d’une réunion multi bailleurs de fonds du programme Kandadji, déclare que les affirmations de l’ancien président de la république sont, absolument, regrettables ». Selon le Ministre d’Etat la BID n’est pas une banque de dépôt, elle est une institution de développement. Elle ne reçoit pas de ressources de ses Etats membres en termes de dépôt. Il ajoute »il n’y a pas 300 milliards déposés dans un compte ni à la BID, ni ailleurs ». Mais ces éclaircissements du Ministre d’Etat chargé du Plan n’ont guère convaincu encore les partisans de Tandja qui tiennent toujours. Alors pour mettre fin à cette polémique, il faut aller jusqu’au bout de l’enquêtemême s’il faut lever l’immunité de l’ancien Président Tandja.
C’est en ce moment que les lanternes vont s’éclairer et que la lumière jaillisse sur es 300 milliards et les biens en nature et en espèce laissés à l’OPVN et à la CAIMA. Pourquoi Tandja s’est intéressé à ces deux sociétés. Pourtant beaucoup de sociétés d’Etat ont des comptes garnis et des biens en nature qui peuvent s’évaluer en centaines de milliards. »Kai, a ci gaba da bincike ! »