La ville de Niamey a enregistré, entre le 1er janvier et le 31 octobre 2024, 5 124 accidents de circulation ayant causé 96 décès et fait 3 398 victimes, dont une majorité écrasante de jeunes de 0 à 24 ans, selon les données du Service de Constat des Accidents de la Circulation (SCAC). Parmi les blessés, 686 ont subi des traumatismes graves tandis que 2 616 ont été légèrement blessés, laissant également derrière eux des dégâts matériels considérables, estimés à 3 953 cas.
Les statistiques révèlent l’ampleur de la catastrophe : parmi les victimes, 2 572 sont des hommes et 826 des femmes, avec 686 cas de blessures graves et 2 616 blessures légères. À cela s'ajoutent 3 953 cas de dégâts matériels. Selon toujours le SCAC, ces accidents ont impliqué plus de 1 500 conducteurs, 691 passagers, 933 piétons, 3 041 véhicules en commun, 4 448 véhicules particuliers, 169 véhicules de service, 348 poids lourds, 2 341 motos et 55 vélos. En 2023, le Niger occupait la 20e place parmi les pays africains les plus touchés par les accidents de la route, un rappel poignant des défis que ces tragédies représentent pour le développement économique, social et sanitaire.
Cette situation dramatique s’explique par plusieurs facteurs, notamment un taux d’urbanisation de 95 % et une croissance démographique annuelle de 3,8 %. L'augmentation rapide du parc automobile exacerbe la problématique de mobilité urbaine, aggravée par le non-respect du code de la route et l’état dégradé des infrastructures routières.
Le Commissaire de Police Sala Koudou, premier responsable du SCAC, pointe du doigt les comportements humains irresponsables : « L’excès de vitesse, l’ignorance, l’utilisation du téléphone portable au volant, et l’absence de signalisation appropriée sont des causes majeures de ces accidents ». À cela s’ajoutent des infrastructures routières inadaptées qui aggravent les risques.
Face à cette crise, des mesures urgentes s’imposent. « Pour remédier à ce phénomène qui gangrène la société, plusieurs actions sont nécessaires, à savoir le changement de mentalité, la construction des routes adaptées, la lutte contre la consommation de stupéfiants, la sensibilisation des usagers de la route et l’application stricte des sanctions appropriées », a souligné le Commissaire Sala.
Avec ces chiffres alarmants, il est impératif que les autorités locales, les partenaires internationaux et la société civile se mobilisent pour réduire les pertes humaines et faire de la sécurité routière une priorité nationale.