Abdallah Mansour, l’ancien officier libyen, proche de Mouammar Kaddafi, a été extradé du Niger vers la Libye, le 14 février au matin.
L’ex-général libyen Abdallah Mansour se trouve désormais au centre de détention Al-Hadba à Tripoli, selon nos informations. Dans cette prison, officiellement à la charge de la police judiciaire libyenne en collaboration avec le ministère de la Défense, sont également détenus l’ancien chef des services de renseignement militaire, Abdallah Senoussi - remis par la Mauritanie en septembre 2012- et les anciens Premiers ministres Al-Baghdadi Al-Mahmoudi et Abou Zeid Dorda.
Les autorités nigériennes avaient donné 48 heures à Mansour pour quitter le pays et l’accusaient de mener des activités subversives contre le nouveau gouvernement de son pays d’origine. Elles n’ont finalement pas attendu 24 heures pour le livrer à Tripoli, le 14 février tôt le matin. La Libye réclamait ce très proche du colonel Kaddafi depuis qu’il avait fui au Niger sous escorte du chef touareg Aghali Alambo et en compagnie d’un des fils de Kaddafi, Saadi, en 2011.
Si Saadi est officiellement placé en résidence surveillée aux frais de l’État nigérien, Mansour vivait à ses frais à Niamey où il disposait de deux villas, au Plateau et à Koira Kano. Bien que surveillé de près, il était relativement libre de ses mouvements.
Le gouvernement libyen a déclaré, dans un communiqué, avoir transmis aux autorités nigériennes des éléments probants de l’implication d’Abdallah Mansour dans "la planification d’actes terroristes visant à déstabiliser la Libye". Ce que les Kaddafistes ne nient pas, confirmant que "Mansour était très actif sur les évènements de Sebha" où se sont déroulés de violents affrontements ces dernières semaines.
À Tripoli, un conseiller du Premier ministre en charge de la sécurité explique que cette extradition a été "bien préparée avec nos partenaires nigériens mais que Mansour n’est pas notre priorité". Et d’ajouter : "Saadi Kaddafi constitue un plus gros poisson". Le cas du fils Kaddafi, suspecté de diligenter des opérations subversives, constitue l’une des priorités pour Tripoli qui se dit prête pour mener à bien cette opération avec Niamey et ses partenaires occidentaux.