Le 66 ème sommet des chefs d’états et de gouvernement de la CEDEAO a pris fin cet après-midi à Abuja au Nigeria.
La CEDEAO a acté le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Une Session extraordinaire a été convoquée au second trimestre 2025 pour les modalités de ce départ.
Selon le communiqué final,
» La Conférence ordonne au Conseil des Ministres de convoquer une session extraordinaire au cours du deuxième trimestre de 2025 pour examiner et adopter les modalités de départ et le plan d’urgence portant sur les relations politiques et économiques entre la CEDEAO et la République du Niger, la République du Mali et le Burkina Faso. »
Pour certains analystes, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) réunis dimanche
pour un sommet ordinaire à Abuja, ont donné un délai de rétraction de six mois aux autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger, après la date de leur départ officiel de l’organisation fin janvier 2025, afin qu’elles puissent revenir sur leur décision.
L’organisation ouest-africaine a décidé de mettre en place une « periode de transition » qui durera jusqu’au « 29 juillet 2025 », afin de « maintenir les portes de la Cedeao ouvertes aux trois pays pendant cette période », a déclaré Omar Touray, président de la Commission de la Cedeao.
Selon le règlement, « les trois pays cesseront officiellement d’être membres de la Cedeao à partir du 29 janvier 2025 », a précisé M. Touray, rapporte l’agence française de presse.
Deux jours seulement avant le sommet, les états membres de l’AES – dont les représentants étaient absents lors du sommet dimanche – ont réaffirmé leur décision « irréversible » de quitter la Cedeao, affirmant que cette organisation est instrumentalisée par la France.
Dans une déclaration signée par le président assimi goita, président en exercice de la confédération, il est clairement indiqué que, La Confédération des Etats du Sahel (AES) est un espace sans visa pour tout ressortissant des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les ressortissants de la CEDEAO ont le droit d’entrer, de circuler, de résider, de s’établir et de sortir sur le territoire des Etats membres de la Confédération des Etats du Sahel dans le respect des textes nationaux en vigueur.
Toutefois, les Etats membres de la Confédération se réservent le droit, conformément à leurs lois et règlements, de refuser l’entrée sur leurs territoires à tout ressortissant de la CEDEAO entrant dans la catégorie des immigrants inadmissibles.
Les véhicules particuliers immatriculés sur le territoire d’un Etat membre de la CEDEAO pourront entrer sur le territoire d’un Etat membre de la Confédération conformément aux textes en vigueur.
Les véhicules à usage commercial immatriculés sur le territoire d’un Etat membre de la CEDEAO et transportant des passagers pourront entrer sur le territoire d’un Etat membre de la Confédération AES, conformément aux textes en vigueur.
Le départ de ces trois pays, qui forment l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens dans la région.
« Bien que le départ imminent du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao soit décourageant, nous saluons les efforts de médiation en cours », a déclaré Omar Touray à l’ouverture du sommet dimanche.
Mandat des médiateurs prolongé – Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a été désigné médiateur entre les pays de l’AES et la Cedeao afin de plaider leur maintien dans l’organisation, participe au sommet d’Abuja, capitale du Nigeria. Le président Faye avait affirmé la semaine dernière qu’il « faisait des
progrès » dans les négociations avec les trois pays, estimant qu’il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne maintiennent pas leurs relations avec la Cedeao, en particulier compte tenu de la situation sécuritaire.
Pour tenter d’apaiser les tensions, le président togolais Faure Gnassingbé a également tenté de jouer un rôle de médiateur entre l’AES et la Cedeao au cours des derniers mois.
La Cedeao « prolonge le mandat des présidents du Sénégal et du Togo pour poursuivre leur rôle de médiation jusqu’à la fin de la période de transition
afin de ramener les trois pays membres au sein de la Cedeao », a également annoncé M. Touray lors du sommet.
La rupture entre l’AES et la Cedeao s’est faite après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée). L’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.