Le président camerounais Paul Biya a appelé lundi à "une action urgente" face à la situation économique "préoccupante" de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale (CEMAC), en ouvrant à Yaoundé une session extraordinaire de cette union régionale, en l'absence des présidents tchadien et congolais.
"Nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement amoindris. Cette situation est préoccupante et appelle à une action urgente de notre part pour inverser cette courbe", a alerté le chef de l'Etat lors de sa première apparition publique depuis son retour au Cameroun le 21 octobre.
"Si rien n'est fait (....), nous pourrions faire face à des conséquences désastreuses à la fois pour nos pays et pour notre sous-région", a-t-il dit en appelant les autres membres de la
CEMAC (Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) à prendre des "mesures concrètes".
Alors que diférents médias ont évoqué ces derniers jours la possibilité d'une dévaluation du
franc CFA, "aucun ajustement monétaire n’est à l’ordre du jour" de ce qui devait être un "sommet extraordinaire des chefs d'Etat", selon un communiqué publié par la présidence
camerounaise dimanche soir.
Si les présidents de Centrafrique, du Gabon, de Guinée équatoriale ont répondu présents, le Tchad a finalement délégué son ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin, et le Congo son Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, pour ces débats auquels assistent notamment des représentants du FMI et de la Banque africaine de développement.
"Les nombreux chocs exogènes et endogènes de la dernière décennie n’ont pas eu raison de
notre espace communautaire", a pour sa part tempéré le président centrafricain et actuel président de la CEMAC, Faustin Archange Touadéra, lors de l'inauguration oficielle.
La CEMAC "a su se montrer résiliente face aux fluctuations importantes des courbes (des) matières premières, aux crises sécuritaires et sanitaires sans précédent, aux efets dévastateurs des changements climatiques et à la pénurie de financement", a-t-il dit.
L'union monétaire "a su consolider sa croissance économique pour atteindre 2,7% en 2024 contre -1,1% en 2016" grâce à "la mise en oeuvre de plus de 60% des réformes convenues", at-il souligné.
Ses membres doivent "accorder une attention particulière aux équilibres économiques et budgétaires" de leurs finances publiques et soutenir leur Banque centrale "dans la conduite
d’une politique monétaire garantissant une position extérieure forte et un recul durable de l’inflation vers le critère de convergence régional", a néanmoins averti M. Touadéra.