Le Togo n'exclut pas de rejoindre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), a fait savoir le ministre des Affaires étrangères togolais à l'occasion d'un entretien jeudi avec la chaîne de télévision Voxafrica.
"C'est la décision du président de la République", a répondu le ministre Robert Dussey lorsque la question de rejoindre l'AES lui a été posée, jugeant pour sa part que "ce n'est pas impossible". "Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l'AES, vous allez voir leur réponse, je vous dirais qu'elles vous diront oui", a-t-il ajouté dans son entretien dont des extraits ont été rendus publics jeudi et dont l'intégralité sera diffusée jeudi soir.
Les trois pays qui forment l'AES (Mali, Niger et Burkina Faso), gouvernés par des régimes militaires hostiles à la France, ont annoncé en janvier 2024 leur volonté de quitter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), une organisation rassemblant aujourd'hui 15 pays et qu'ils jugent instrumentalisée par l'ancienne puissance coloniale. Ce départ sera effectif le 29 janvier.
En développant leurs liens avec le Togo, les pays de l'AES, enclavés, pourraient s'assurer un accès à la mer via la côte togolaise et le port de Lomé afin d'importer et d'exporter des marchandises. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont chassé l'armée française de leur sol, coopèrent pour contenir les attaques récurrentes des groupes jihadistes, en même temps qu'ils se rapprochent militairement et politiquement d'autres puissances comme la Russie.