La suspension de l’aide humanitaire : un nouveau moyen de pression utilisé par Washington contre l’AES et le Tchad

Publié le vendredi 7 fevrier 2025 | Autre presse

© AFP par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Donald Trump devient le 47e président des Etats-Unis
Lundi 20 janvier 2025.Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, est devenu lundi président des Etats- Unis, pour la seconde fois.

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Immédiatement après avoir signé le décret présidentiel suivant son investiture à la présidence des États-Unis, Trump a signé un décret, le 27 janvier, suspendant temporairement tous les programmes d’aide étrangère au développement pendant 90 jours. Cette décision a été interprété par les analystes politiques comme visant principalement à soumettre et à affaiblir les pays africains qui ont récemment adopté des politiques contre la présence américaine et occidentale sur leurs terres, à l’instar de ce qui s’est produit ces dernières années dans certains pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest.
Les États-Unis sont considérés comme le plus grand donateur d’aide internationale au monde, puisqu’ils ont dépensé 68 milliards de dollars en 2023, et allouent chaque année 40 milliards de dollars à l’Agence pour le développement international (USAID), qui à son tour les distribue aux pays dans le cadre de l’aide humanitaire.
Cependant, en application de la décision du président Trump, la cessation des activités de l’USAID a été annoncée par ce dernier lui-même, et l’ordre de suspension entrera en vigueur à partir du 7 février de ce mois. Cela intervient après une série de critiques adressées à l’égard de cette agence par le milliardaire américain Elon Musk.
Cette aide humanitaire, que Washington accorde chaque année aux pays africains à travers des organisations humanitaires comme l’USAID, peut contribuer à éliminer certains des obstacles auxquels ces pays sont confrontés en termes de catastrophes naturelles et de propagation de maladies, mais en même temps elle peut aussi contribuer à déstabiliser la stabilité et la sécurité de ces pays et d’autres pays du monde.
Le 3 février dernier, Musk a fait une série de commentaires cinglants à l’encontre de l’Agence américaine pour le développement international, via sa plateforme X, la décrivant comme une « organisation criminelle » et l’accusant de financer la recherche sur le développement d’armes biologiques, notamment le Covid-19, qui a tué des millions de personnes.
Dans le même temps, Trump a déclaré que cette agence « est dirigée par des extrémistes fous, et nous sommes en train de les expulser, et ensuite nous prendrons une décision concernant ses activités ».
Quelques mois avant, de nombreux médias africains et internationaux ont déjà publié des rapports faisant état de l’implication de l’USAID dans le financement du terrorisme dans la région du lac Tchad, notamment du groupe terroriste ’’Boko Haram’’, à travers le bureau de l’USAID situé dans la capitale nigériane, Abuja.
En conséquence, les pays de l’Alliance sahélienne l’AES, le Tchad et les pays voisins ont été soumis à plusieurs reprises à de violentes attaques de groupes terroristes menés par ’’Boko Haram’’. La dernière attaque sanglante a peut-être eu lieu le 28 octobre contre l’armée tchadienne, qui lui a coûté la perte de 40 de ses soldats.
De nombreux experts estiment que le gouvernement Trump, à travers la décision de suspendre l’aide humanitaire aux pays de l’AES et au Tchad, exerce une pression sur ces pays pour qu’ils se conforment à la politique et aux conditions américaines et qu’ils s’efforcent de mettre en œuvre les exigences de Washington dans la région conformément à ses intérêts.
Il convient de noter que les forces américaines ont été contraintes de quitter le Tchad et le Niger respectivement en mai et août, et ont également été contraintes de se retirer auparavant au Mali dans le cadre d’un accord sur le retrait des forces de maintien de la paix.
Il semble que la politique que Trump mènera à l’égard de l’Alliance des États du Sahel sera plus hostile que celle de Biden, comme en témoigne l’attaque verbale lancée par le président Trump contre les dirigeants des trois pays de l’alliance le 6 de ce mois, lorsqu’il a déclaré qu’« Il n’y a aucune différence entre des bandits armés qui commettent des crimes et les dirigeants voyous de l’AES qui ont braqué les institutions démocratiques pour installer la dictature armée. L’aide des USA ne passera jamais dans ces pays-là ».
Les experts et analystes politiques s’attendent à ce que les décisions injustes de Trump envers les pays du continent africain, en particulier l’AES et le Tchad, accroissent le fossé des tensions diplomatiques entre ces pays et Washington, d’autant plus que ce dernier cherche à imposer sa politique arrogante aux dirigeants des pays africains, ce qui contredit la politique de certains d’entre eux qui cherchent à préserver la souveraineté de leurs pays et à se débarrasser de la dépendance occidentale, comme les dirigeants du Tchad et de l’alliance des pays du Sahel.
Alors que l’administration Trump estime que l’arrêt de l’activité des organisations et agences humanitaires, telles que l’USAID, dans les pays africains, en particulier dans les pays ciblés comme l’AES et le Tchad, les affaibliront et modifieront leur position concernant leur politique à l’égard de Washington, ces pays estiment que la suspension du financement de l’USAID et l’arrêt de ses activités serviront davantage leurs intérêts dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, d’autant plus qu’ils parrainent et financent des organisations terroristes dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest.

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