Dans une interview exclusive diffusée sur la télévision nationale, le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l'Intérieur et de la Sécurité publique, a évoqué la réévaluation nécessaire de la sécurité nationale au Niger avant l'avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) le 26 juillet 2023.
Le général Toumba a décrit la situation sécuritaire antérieure comme une dépendance sécuritaire multiple. Il s'agissait d'une sous-traitance à deux niveaux, d'abord entre les pays africains et la France, et entre la France et les pays européens.
Selon lui, la perception française était que les forces locales ne pouvaient plus seules enrayer l'insécurité, justifiant ainsi leur présence en Afrique de l'Ouest sous prétexte de combattre le djihadisme.
L'intervention étrangère aurait mobilisé des pays de l'OTAN pour soutenir cette vision, transformant le paysage sécuritaire nigérien en une chaîne de sous-traitance inefficace. Malgré les alliances et les ressources promises par la France et d'autres pays, les résultats escomptés n'ont jamais été atteints, mettant en lumière les échecs des stratégies adoptées.
Le ministre a souligné les conséquences désastreuses de cette "coopération", citant des incidents tragiques comme les massacres d'Inates en 2019 et de Chinagodar en 2020, et la violence accrue pendant la saison agricole de 2023 où des cultivateurs étaient tués dans leurs champs.
Ensuite, il a critiqué les alliances actuelles de la France avec certains pays voisins, soulignant la nécessité pour le Niger de rester vigilant face à de possibles intrusions déguisées. "Quand c'est ton voisin qui se présente être un cheval de Troie, pour permettre à certains de t'attaquer, tu es obligé d'être vigilant".
Enfin, le général Toumba a conclu que l'armée nigérienne devait prendre les choses en main pour rétablir l'ordre et la sécurité nationale.