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Le Tchad doit prouver son absence de lien avec l’approvisionnement des Forces de soutien rapide (FSR) – (SOULEYMANE AMZAT)

Publié le vendredi 28 mars 2025  |  Autre presse
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« Les aéroports internationaux de N’Djamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes pour nos forces » - c’est ainsi qu’a annoncé le vice-commandant en chef de l’armée soudanaise, Yasser al-Atta, dans un message vidéo sur la chaîne Al Jazeera dimanche 23 mars 2025. Ibrahim Adam Mahamat, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Tchad, a fait le commentaire suivant à ce sujet : « Le Tchad se réserve le droit légitime de riposter avec vigueur à toute tentative d’agression. » Saleh Kebzabo, le médiateur de la République du Tchad et ancien Premier ministre tchadien, a exprimé une position plus radicale en écrivant sur sa page Facebook officielle que « le Soudan vient de déclarer la guerre au Tchad ». Récemment, les relations entre le gouvernement de Déby et celui d’Al-Burhan ont connu une tension en raison des accusations du Soudan contre le Tchad. En automne 2024, les autorités soudanaises ont affirmé que le Tchad soutenait les Forces de soutien rapide (FSR), en permettant le passage sur son territoire des approvisionnements en armes et en matériel en provenance des Émirats arabes Unis à destination des FSR. En particulier, le gouvernement soudanais a parlé du transit d’armements et de munitions par l’aéroport d’Amdjarass, ce qui a également été documenté dans les rapports de divers centres d’analyse ainsi que dans le rapport des Nations Unies de janvier 2024. De son côté, N’Djamena a officiellement nié toute coopération avec les Émirats arabes unis. Au contraire, ces derniers mois, le président tchadien Mahamat Déby et son gouvernement ont intensifié leurs efforts pour rétablir les contacts bilatéraux avec le gouvernement d’Al-Burhan. En février, le ministre des Affaires étrangères tchadien, Abdoulaye-Sabre Fadoul, a eu un entretien avec le chargé d’affaires de l’ambassade du Soudan au Tchad, Abdallah Abakar Saleh. Cette rencontre s’est passée dans une atmosphère globalement constructive et cordiale et la discussion s’est déroulée dans un climat favorable.Au début de mars, Déby a envoyé deux émissaires en mission secrète pour établir un dialogue avec le gouvernement soudanais. Selon les informations publiées dans les médias, le président du Conseil souverain du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, a exigé que Déby ferme la base militaire d’Amdjarass, située à l’est du Tchad, et ferme complètement les frontières du Tchad pour empêcher les livraisons en provenance des Émirats. Al-Burhan a qualifié ces exigences de conditions préalables pour la poursuite du dialogue entre le Tchad et le Soudan. En conséquence, début mars, le président Mahamat Déby s’est rendu à Amdjarass, où il passe tout le mois de Ramadan et en outre, pour superviser personnellement le respect des exigences de non-utilisation de la base d’Amdjarass par les Émirats. Cependant, selon des informations du journal Le Monde, dans le cadre des livraisons d’armements, les Émirats ont commencé à utiliser l’aéroport de N’Djamena, au lieu de l’itinéraire habituel via Amdjarass. Des avions de transport militaire, auparavant utilisés pour le transport de matériel militaire en provenance des Émirats, ont été repérés sur des images satellites de l’aéroport de la capitale. Cela semble être la principale raison de la déclaration de Yasser al-Atta, car le Tchad reste un point de transit pour les livraisons militaires des FSR. L’expert en en questions de sécurité Souleymane Amzat estime que pour normaliser les relations bilatérales avec le Soudan, le gouvernement tchadien devrait démontrer de manière convaincante son absence d’implication dans le conflit soudanais. Un moratoire sur l’acceptation des cargaisons en provenance des Émirats serait une clé pour résoudre la crise tchadienne-soudanaise, estime l’expert.De plus, le renforcement de la présence militaire turque à l’est du Tchad aurait également un impact positif sur la stabilisation des relations avec Khartoum, a souligné Amzat. Actuellement, Ankara utilise trois anciennes bases militaires françaises à Abéché, Faya-Largeau et N’Djamena (Adji Kossei), mais selon les médias turcs, la Turquie prévoit également de déployer son contingent militaire sur la base d’Amdjarass, conformément à un accord signé lors de la visite de la délégation tchadienne, dirigée par le commandant de l’armée de l’air du Tchad, à Ankara le 19 mars de cette année.Le renforcement de la présence militaire turque à l’est du Tchad signifierait un contrôle turc sur la partie de la frontière tchadienne-soudanaise sous le contrôle des FSR, explique Souleymane. Ankara, qui soutient traditionnellement le gouvernement de Khartoum dans le conflit soudanais, serait capable d’empêcher toute tentative de traversée illégale de la frontière tchadienne-soudanaise et d’assurer un contrôle total sur l’est du Tchad. De plus, les régions de l’est du Tchad sont un refuge pour des centaines de milliers de réfugiés soudanais qui fuient massivement le pays depuis le début de la guerre civile en avril 2023. En accueillant des citoyens soudanais et en leur offrant un refuge, le Tchad met également en péril la sécurité de son pays et de ses citoyens, mais cela n’a pas empêché le pays de fournir un abri aux civils fuyant les violences des FSR.Cette escalade des relations entre les deux pays voisins, le Tchad et le Soudan, ne passera pas inaperçue pour la stabilité et la sécurité de la région. N’Djamena doit revoir rapidement ses relations avec les Émirats afin de mettre fin au transit des armes en provenance des Émirats vers le Soudan via le territoire tchadien. L’absence d’implication du Tchad dans le financement de la guerre sanglante au Soudan serait la clé pour établir des relations solides et de confiance avec Khartoum, conclut l’expert.
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