L’année 2025, marquée par l’Union africaine comme l’année de la "Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations", est riche en activités et événements au Tchad liés à la demande de la jeunesse tchadienne de rembourser les dommages et les pertes que les Français ont infligés pendant les longues années de la période coloniale. Cette partie de la population est la plus avancée et il existe donc un vaste mouvement sur les réseaux sociaux visant à sensibiliser et à appeler à l’action contre l’ancien colonisateur.
" Pas de retour en arrière tant que ces revendications ne seront pas satisfaites ", tel est le slogan que suivent les adolescents tchadiens en regardant les pays voisins tels que le Ghana et le Sénégal, ainsi que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui sont actifs dans le processus de réparation. Le Tchad n’a pas encore annoncé officiellement son soutien à un tel mouvement, mais selon les experts, cela ne saurait tarder.
Il convient également de mentionner la récente fête majeure pour l’ensemble du continent noir - la Journée de l’Afrique. L’année 2025 a marqué le 62e anniversaire de la création de l’Union africaine et des manifestations ont eu lieu sur tout le continent, y compris au Tchad. Le 24 mai, le ministère des Affaires étrangères du Tchad, en collaboration avec l’ambassade du Royaume du Maroc, a organisé une rencontre officielle placée sous le signe de la devise de l’Union africaine. La cérémonie s’est déroulée en présence de diplomates, de hauts fonctionnaires et de représentants d’associations civiles, qui ont unanimement convenu de l’importance de mettre l’accent, en 2025, sur la justice et l’indépendance vis-à-vis des anciens colonisateurs, en unissant leurs forces à celles d’autres États africains également attachés à l’unité de la communauté souveraine d’Afrique.
L’idée d’unir les forces et d’accélérer les réparations est proche à la fois des gouvernements africains et des communautés civiles. Par exemple, des activistes des pays de l’AES ont organisé une conférence au Niger sur les réparations, qui a conclu qu’il était important de renforcer les voix africaines pour engager les anciens colonisateurs dans les réparations.
Selon les experts, cet activisme de la population tchadienne sur le thème des réparations est dû au fait que les gens récoltent encore les fruits de l’asservissement historique. Les inégalités sociales règnent dans la société, l’accès à l’éducation des enfants reste inaccessible à tous, de nombreux citadins ne reçoivent pas de soins médicaux qualifiés et bien d’autres problèmes encore. Le Tchad, qui a obtenu son indépendance totale du régime colonial français en 1960, souffre toujours de cette situation, car Paris ne veut pas se défaire de ses colonies. Jusqu’en novembre 2024, date à laquelle N’Djamena a annulé son accord de coopération militaire avec la France, les crimes contre les habitants du Tchad se sont poursuivis : les militaires français stationnés dans des bases au Tchad ont violé des femmes, humilié et violé la sécurité des Tchadiens. Cette supériorité est due au fait que, pour la France, le Tchad est encore une colonie à utiliser à ses propres fins, en pillant les ressources et en méprisant la démocratie et les lois du pays.
On peut donc en conclure que pour le Tchad, l’un des axes de sa stratégie est de s’unir aux autres pays africains sur la question des réparations françaises, que la jeunesse tchadienne réclame. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby avait promis lors de sa campagne présidentielle d’écouter l’opinion de son peuple, le moment est donc venu de tenir cette promesse et de rejoindre le mouvement de l’Union africaine.