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Coup de tonnerre à Niamey : le Niger nationalise Somair et rompt avec le géant français Orano

Publié le vendredi 20 juin 2025  |  aNiamey.com
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© aNiamey.com par DR
Coup de tonnerre à Niamey : le Niger nationalise Somair et rompt avec le géant français Orano
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Le gouvernement nigérien a annoncé, jeudi 19 juin 2025, la nationalisation de la Société des Mines de l’Aïr (Somair), jusque-là exploitée conjointement avec le groupe nucléaire français Orano. Cette décision marque une rupture stratégique et historique avec l’un des plus anciens partenaires économiques du pays, a-t-on appris de la télévision nationale.



Dans un communiqué lu à la télévision nationale, les autorités de transition ont confirmé que l’État nigérien reprend désormais le contrôle total de la Somair, opérateur clé dans l’extraction de l’uranium à Arlit, dans le nord du pays. Jusqu’à cette date, Orano détenait 63,4 % des parts de la coentreprise, contre 36,6 % pour l’État nigérien via la société Sopamin.

« Le Niger assume désormais pleinement la souveraineté sur ses ressources naturelles », a déclaré le porte-parole du gouvernement.

La décision survient dans un contexte de tensions croissantes entre Niamey et Paris, depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 qui a évincé le président Mohamed Bazoum, allié traditionnel de la France. Depuis, les relations diplomatiques se sont fortement dégradées, avec l’expulsion de l’ambassadeur français, le départ des troupes françaises, et maintenant cette rupture économique.

Le retrait forcé d’Orano met fin à plus de 50 ans de coopération dans le secteur stratégique de l’uranium, alors que le Niger est l’un des principaux producteurs mondiaux de ce minerai. L’uranium nigérien a longtemps contribué à alimenter le parc nucléaire français.

« C’est une page qui se tourne, mais aussi un signal fort envoyé aux partenaires : le Niger veut redéfinir ses relations sur la base du respect mutuel et de la souveraineté économique », estime un analyste politique basé à Niamey.

La société Orano, ex-Areva, n’a pas encore réagi officiellement à cette décision. En avril dernier, l’entreprise avait exprimé des inquiétudes croissantes sur la viabilité de ses activités au Niger, évoquant des problèmes logistiques et de sécurité.

Cette nationalisation s’inscrit dans une dynamique plus large de reprise en main des ressources nationales observée ces derniers mois dans plusieurs pays du Sahel. Elle pourrait redéfinir les rapports de force entre les anciennes puissances coloniales et leurs anciennes colonies dans un contexte géopolitique mouvant.


KONE M.
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