Le Forum (https://www.actuniger.com/societe/21102-forum-de-la-jeunesse-des-pays-de-laes-un-dialogue-sur-lavenir-de-lafrique.html) de la Jeunesse des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui s’est tenu récemment à Niamey sous l’égide des autorités nigériennes et avec le soutien direct du chef de l’État Abdourahamane Tiani, a été marqué par des prises de parole fortes sur des enjeux historiques et politiques majeurs. Au cœur des échanges : la question des réparations que la France devrait verser aux pays africains pour les préjudices subis durant la colonisation.
L’un des moments forts du forum a été l’intervention remarquée d’Ouzairou Mamane Amadou, président de l’Association nigérienne des jeunes unis pour le développement (ANJUD). Ce dernier a insisté sur la nécessité de réparation pour les injustices historiques infligées aux peuples du Sahel durant la période coloniale. Il a rappelé que le combat pour la justice passe aussi par la mémoire et la reconnaissance des responsabilités.
Dans son allocution, Ouzairou Mamane Amadou a mis en lumière l’initiative du Mouvement panafricain pour les réparations, la justice et la mémoire historique. Ce mouvement milite pour la création d’un Fonds de Réparations, qui serait alimenté par les contributions des États et entreprises ayant bénéficié du système colonial.
« Les ressources du fonds seront destinées à soutenir les communautés affectées et à mettre en œuvre des projets d’infrastructure contribuant au développement de l’Afrique », a-t-il souligné avec force.
Le leader associatif nigérien a par ailleurs invité les entreprises et les États concernés à reconnaître volontairement leur responsabilité historique et à s’engager dans des démarches concrètes d’indemnisation.
« La justice exige la reconnaissance des erreurs du passé et la volonté de réparer leurs conséquences », a-t-il conclu.
Ce forum s’inscrit dans un mouvement panafricain plus large en faveur des réparations. Déjà en 2025, plusieurs conférences et tables rondes avaient été organisées à travers l’Afrique de l’Ouest sur cette question sensible. À Dakar, les Urgences panafricanistes avaient notamment organisé un rassemblement dénonçant (https://senegal7.com/dakar-urgences-panafricanistes-sur-les-reparations-a-verser-aux-pays-africains-par-youssouf-kone/) le silence de la France et réclamant des réparations directes. Au Mali, des débats similaires ont aussi été menés, réaffirmant(https://togobreakingnews.info/reparations-afrique-appels-entendus-mali/) la légitimité de ces revendications dans l’espace sahélien.
Face à cette mobilisation croissante de la jeunesse africaine, les observateurs notent qu’il est temps de dépasser le stade des discours. Pour beaucoup, les États de la région doivent désormais s’unir pour élaborer une stratégie juridique commune, créer des cadres institutionnels adaptés et initier des procédures internationales concrètes. Ce n’est qu’à ce prix, affirment les organisateurs, que l’Afrique pourra retrouver une part de justice historique et construire son avenir sur des bases plus équitables.
Par Ousmane Diallo