Le ministre russe de l’Énergie, Sergueï Tsivilev, en visite officielle au Niger, jette les bases d’une coopération renforcée entre les deux pays dans les secteurs clés de l’économie et du développement.
Le Niger et la Russie entament un tournant décisif dans leurs relations bilatérales. En visite officielle à Niamey, le ministre russe de l’Énergie, Sergueï Tsivilev, a été reçu par le président de la République, le général Abdourahamane Tiani, ainsi que par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. Cette rencontre de haut niveau scelle les prémices d’un partenariat structuré dans les domaines de l’énergie, des mines et du nucléaire civil.
Accompagné d’une importante délégation composée de représentants d’organismes publics et de grandes entreprises russes, le ministre Tsivilev a annoncé la création prochaine d’une Commission intergouvernementale russo-nigérienne, destinée à encadrer la coopération économique, à renforcer les investissements croisés et à assurer un suivi rigoureux des projets communs.
« Nous avons entamé des discussions approfondies avec les autorités nigériennes. Nos équipes techniques collaborent déjà pour concrétiser le potentiel énorme de ce partenariat », a déclaré Sergueï Tsivilev, cité dans un communiqué du ministère russe de l’Énergie.
La rencontre a permis d’explorer plusieurs axes de coopération : énergie, transports, infrastructures, agriculture, mais aussi exploitation des ressources naturelles, notamment l’uranium, dont le Niger reste un acteur mondial majeur.
Un mémorandum d’entente a été signé entre Rosatom, l’agence russe de l’énergie nucléaire, et le ministère nigérien de l’Énergie. Cet accord vise l’usage pacifique de l’atome, l’introduction de technologies nucléaires avancées et la formation de spécialistes nigériens dans le domaine.
« Il ne s’agit pas simplement d’extraire l’uranium. Nous voulons bâtir une filière complète de développement du nucléaire civil au Niger, incluant l’accès à une électricité bon marché et le développement de la médecine nucléaire », a précisé le ministre russe.
Cette visite illustre la réorientation diplomatique du Niger après la rupture des accords militaires avec la France et le redéploiement stratégique engagé vers des partenaires comme la Russie, la Chine, la Türkiye ou encore l’Iran. Le rapprochement avec Moscou s’inscrit dans cette volonté d’indépendance accrue et de diversification des alliances économiques et technologiques.
En fondant les bases d’une coopération énergétique et minière durable, Niamey et Moscou ambitionnent de construire un partenariat gagnant-gagnant, susceptible de transformer durablement le paysage énergétique du Niger tout en consolidant l’ancrage géostratégique de la Russie en Afrique de l’Ouest.