Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno est attendu ce mercredi 6 août 2025 à Niamey pour une visite de travail placée sous le signe du renforcement de la coopération bilatérale et de la solidarité sahélienne, dans un contexte régional en pleine mutation.
À l’appel de l’ambassade du Tchad, la communauté tchadienne de Niamey est invitée à se mobiliser massivement pour accueillir le chef de l’État. Selon le protocole établi, les ressortissants se rassembleront dès 8h devant la chancellerie de Koira-Kano avant de se diriger vers l’aéroport international Diori Hamani.
Cette visite intervient dans un environnement sahélien marqué par la montée de l’insécurité, la recomposition des alliances régionales et la reconfiguration des partenariats sécuritaires. Le Tchad, qui a officiellement dénoncé ses accords militaires avec la France en novembre 2024, reste, avec la Mauritanie, le seul pays encore membre du G5 Sahel après les retraits du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Le déplacement du président Déby à Niamey s’inscrit dans la continuité d’une diplomatie proactive engagée dès la crise politique nigérienne de juillet 2023. À l’époque, Mahamat Déby avait été l’un des rares chefs d’État africains à initier une médiation entre le CNSP, l’ex-président Bazoum et d’anciens dirigeants nigériens. Depuis, les relations entre Niamey et N’Djaména sont restées étroites, marquées par des échanges réguliers au plus haut niveau.
Le 9 juin dernier, le ministre d’État tchadien Mahamat Ahmad Alhabo avait été reçu à Niamey par le général Abdourahamane Tiani, porteur d’un message présidentiel. Il avait alors salué des relations « fusionnelles » entre les deux pays, appelant à une solidarité renforcée face aux défis partagés.
Dans un Sahel fracturé par les désengagements successifs des grandes organisations sous-régionales – dont la Cédéao –, la visite de Mahamat Déby apparaît comme un signal fort de convergence stratégique entre le Tchad et le Niger, deux États confrontés aux mêmes menaces sécuritaires et désireux d’explorer de nouveaux axes de coopération.
Cette rencontre bilatérale pourrait déboucher sur de nouveaux accords dans les domaines de la sécurité, de la diplomatie et du développement transfrontalier, à l’heure où le Sahel tente de redessiner sa propre architecture régionale.