Le gouvernement nigérien a fixé à fin février la signature d’un nouveau contrat avec la compagnie française AREVA. Le contrat suppose la multiplication par quatre des versements d’AREVA au Trésor national du Niger. Selon le ministre nigérien des mines Omar Hamidou Tchiana cité par l’agence Reuters, la part de l’uranium dans le budget national du pays doit augmenter au moins jusqu’à 20 % au lieu de 5 % en 2012. « Le Niger ne réclame pas la charité mais la justice fiscale », a ajouté le ministre. Fait paradoxal, 70 % des exportations nigériennes reviennent pour la part de l’uranium qui n’assure que 6 % du PIB. Le Niger a adopté en 2006 le nouveau Code minier permettant au pays d’accroitre substantiellement les recettes fiscales en exploitant les gisements d’uranium. Les propriétaires de la compagnie ont déclaré que ses filiales SOMAIR et COMINAK travailleraient à l’avenir également au Niger d’après les clauses de l’accord signé en 1968 pour 75 ans.
L’Etat français est le principal actionnaire de la compagnie AREVA : sa part atteint trois quarts du capital. Selon les experts, il est très difficile pour le Niger de contraindre la compagnie AREVA à travailler dans le pays d’après ses règles. Encore un paradoxe : le Niger qui se classe troisième au monde d’après les réserves d’uranium et est le quatrième fournisseur d’uranium au marché mondial, le Niger dont le sous-sol recèle en plus de l’uranium, le pétrole, le minerai de fer, l’or et le manganèse, est toujours parmi les pays les plus pauvres du monde. Plus de 60 % de 17 millions de Nigériens dépensent moins d’un dollar par jour. Tels sont les résultats des relations néocoloniales du Niger avec son ancienne métropole et la compagnie AREVA, des plus grandes en France. Rappelons que les centrales nucléaires utilisant l’uranium extrait par l’AREVA au Niger fournissent près de 80 % de l’électricité consommée par la France. L’actuel président du Niger Mahamadou Issoufou a reçu la formation d’ingénieur des mines en France. Il a travaillé pendant six ans dans la compagnie AREVA ayant été d’abord directeur pour l’exploitation au gisement Arlit et ensuite secrétaire général de la compagnie Somair. Mahamadou Issoufou sait parfaitement le prix réel et imposé au Niger da la coopération avec le géant nucléaire français. Le journaliste nigérien Abba Seidik a dit à ce sujet dans une interview téléphonique qu'il a accordée à notre observateur.
