Des combattants affiliés à l’État islamique ont intensifié leurs attaques dans l’ouest du Niger, faisant au moins 127 morts lors de cinq assauts distincts depuis mars 2025, selon un rapport publié mercredi 10 septembre 2025 par Human Rights Watch (HRW) et relayé par Mena Today.
Les attaques ont visé la région de Tillabéri, à la frontière avec le Burkina Faso et le Mali, un foyer historique du jihadisme en Afrique de l’Ouest où opèrent des groupes liés à l’État islamique et à Al-Qaïda. Des témoins cités par HRW ont identifié les assaillants comme des membres de l’État islamique dans la province du Sahel (ISSP), en raison de leur tenue et des menaces proférées précédemment.
Le rapport dénonce la réaction jugée insuffisante des forces armées nigériennes, les demandes de protection des villages ayant été ignorées malgré les alertes transmises avant certaines attaques. Ni le gouvernement ni l’armée n’ont réagi publiquement aux accusations, et Reuters précise ne pas avoir pu vérifier indépendamment les témoignages.
Cette recrudescence survient dans un contexte sécuritaire instable. La junte au pouvoir depuis le coup d’État de 2023 avait justifié sa prise de pouvoir par la persistance de l’insécurité, malgré une amélioration relative de la sécurité avant le putsch grâce à l’appui des forces françaises et américaines.
Human Rights Watch appelle les autorités nigériennes à enquêter et à poursuivre les responsables de ces attaques, qualifiées d’apparents crimes de guerre. L’ONG précise que le ministre nigérien de la Justice n’a pas répondu à ses sollicitations.