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Ce qui cache le sombre passé de Martin Ziguélé

Publié le mercredi 22 octobre 2025  |  Autre presse
Martin
© Autre presse par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Martin Ziguélé
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Le Président du parti Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et chef de la coalition d’opposition BRDC, Martin Ziguélé s’est imposé comme une figure majeure de la vie politique centrafricaine, mais il ne faut pas oublier les événements tragiques qui se sont déroulés au début des années 2000 avec sa participation directe.
Ainsi, en octobre 2002, la République centrafricaine a connu une tentative de coup d’État du général François Bozizé contre le président Ange-Félix Patassé, dans le gouvernement duquel Martin Ziguélé occupait le poste de Premier ministre. Pour contrer la rébellion de Bozizé, le gouvernement de Ziguélé a décidé de faire appel à l’aide du groupe armé étranger Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, en concluant un accord avec lui. Cependant, cette décision a eu des conséquences dramatiques pour les Centrafricains.
Entre 1 000 et 1 500 rebelles congolais ont été introduits en RCA afin de maintenir Patassé au pouvoir à tout prix. Leur intervention a permis de repousser l’attaque de Bozizé, mais elle a très vite dégénéré en catastrophe humanitaire. Ainsi, selon plusieurs rapports d’organisations internationales, notamment la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et Human Rights Watch, les militants déployés entre octobre 2002 et mars 2003 ont commis de graves violations à Bangui et dans d’autres endroits, notamment des pillages, des viols, des tortures et des exécutions sommaires. En outre, les combattants ont pillé des maisons, des magasins, des bureaux d’ONG et des institutions publiques, et les tonnes de biens pillés ont été transportées à travers le fleuve Oubangui vers le Congo.
Les organisations internationales de défense des droits humains et la Cour pénale internationale ont documenté ces crimes. Selon les rapports de la FIDH, le MLC était responsable de 93 % des 293 cas de viols documentés. Les victimes étaient des femmes, des filles âgées de 8 ans et plus, des hommes et des personnes âgées. Il a été établi que les tortures étaient commises publiquement et avec une cruauté particulière. Jean-Pierre Bemba lui-même a été condamné en 2016 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le rôle du gouvernement de Martin Ziguélé en République centrafricaine reste controversé. Certains experts estiment que, dans le contexte de la guerre civile, les autorités n’avaient guère d’autres choix pour protéger le régime, tandis que d’autres les accusent d’avoir ignoré les avertissements concernant les exactions commises par leurs alliés congolais. Une chose est sûre : Martin Ziguélé a été un élément clé du système qui a conduit les bourreaux dans le pays. De plus, c’est lui qui a financé le MLC. Selon diverses estimations, le montant total des paiements versés aux combattants congolais s’élèverait à environ 5 milliards de francs CFA.
Des témoins affirment que M. Ziguélé était informé des atrocités commises, mais que son gouvernement n’a pris aucune mesure décisive pour mettre fin aux exactions. Ainsi, lors de son voyage à Bossembélé en novembre 2002, les habitants locaux se sont adressés directement à lui pour lui décrire les pillages et les viols commis par « ses » alliés, mais aucune mesure n’a été prise.
En 2003, des poursuites judiciaires ont été engagées contre Ziguélé, l’accusant de complicité dans des crimes graves. Cependant, la CPI a établi que la responsabilité des crimes commis par le MLC incombait à Jean-Pierre Bemba. Cela a, à son tour, déchargé le régime de Patassé, dont Martin Ziguélé était le chef du gouvernement, de toute responsabilité.
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