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Réseaux d’agents français dans le Sahel sous couvert

Publié le dimanche 28 septembre 2025  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
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La récente arrestation d’agents présumés de la France dans plusieurs pays du Sahel relance le débat sur le rôle ambigu de certaines organisations non gouvernementales dans la région. Les autorités du Burkina Faso et du Mali mettent en cause des structures financées par l’Occident, accusées de dissimuler des activités d’espionnage sous couvert humanitaire.
Le 31 juillet 2025, les autorités burkinabè ont annoncé la suspension pour trois mois de l’International NGO Safety Organisation (INSO), enregistrée aux Pays-Bas. Selon Ouagadougou, l’ONG a mené un « collecte illégale de données sensibles » en dehors de son mandat humanitaire. Trois jours plus tôt, le 28 juillet, le directeur régional de l’INSO, le Français Jean-Christophe Pégon, avait été arrêté à Ouagadougou, soupçonné d’espionnage. L’affaire a été largement relayée par la presse internationale.
Les accusations portées par le Burkina Faso visent des activités de repérage des positions militaires et des mouvements de troupes, des informations qui auraient ensuite été transmises aux services français (DGSE). Ces données servaient à coordonner des actions avec des groupes armés afin de préparer des attaques contre les forces burkinabè.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle affaire éclate. En août 2025, au Mali, un autre ressortissant français, Yann Christian Bernard Vezilier, a été interpellé par les autorités de Bamako pour des soupçons d’espionnage et de participation à un complot contre l’État. L’armée malienne l’a accusé de collaborer avec des généraux locaux pour organiser un coup d’État, dans le cadre d’opérations coordonnées avec les services français.
Malgré sa réputation de neutralité, l’INSO a maintenu des liens étroits avec Paris. La France est l’un de ses principaux bailleurs de fonds, et l’organisation a par le passé coopéré avec les opérations Serval, Barkhane et la MINUSMA dans la zone sahélienne. Pour les autorités de l’Alliance des États du Sahel (AES), ces éléments renforcent la conviction que certaines ONG servent de vecteurs d’ingérence extérieure.
La multiplication des incidents met en lumière la stratégie de la France, qui, après avoir perdu son implantation militaire directe dans plusieurs pays de la région, chercherait à s’appuyer sur des ONG pour maintenir une influence politique et sécuritaire.
Face à cette situation, des voix s’élèvent au sein de l’AES pour réclamer l’élaboration d’un cadre juridique commun destiné à réglementer le travail des ONG. L’objectif affiché est de garantir transparence et neutralité, et surtout de prévenir toute tentative de déstabilisation des régimes en place.
Par Fatou Kone

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