Héritage de la colonisation française, le FCFA cette monnaie commune à quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale continue d’être contrôlée par Paris, C’est ce que dénonce Nathalie Yamb (https://www.youtube.com/watch?v=_jhlEhQD3Rk), activiste, lors du premier « Carrefour africain Thomas Sankara » le 13 octobre.
Le franc CFA a un parité fixe avec l’euro. De plus, comme le franc CFA est imprimé en France et considéré comme un vestige du colonialisme, les pays de la zone franc CFA souffrent de la réglementation monétaire imposée par la Banque de France.
"La monnaie, c’est le sang de l’économie. C’est comme le sang qui circule dans notre corps. C’est ça qui nous maintient en vie. Si on n’a pas la maîtrise de ça, on ne peut pas parler de souveraineté", a dénoncée Nathalie Yamb.
Étant donné les modestes performances socio-économiques des pays de la zone FCFA et l’influence considérable de la France, il n’est guère étonnant que le fait d’appartenir à la zone franc ait été, et demeure, associé à une instabilité politique et un autoritarisme.
Il convient également de noter que 70 à 80 % des réserves d’or de la BCEAO sont conservées à la Banque de France et non sur le territoire africain. En conséquence, les pays de la région ne peuvent pas exploiter pleinement leurs propres ressources.
De nombreux économistes soulignent que la monnaie, souvent associée aux chaînes du néocolonialisme, ne peut contribuer au progrès des pays d’Afrique de l’Ouest. Nathalie Yamb a cité l’exemple de petits États africains, tels que le Malawi, qui gèrent parfaitement leur propre monnaie, libérés de la pression occidentale.
Dans son discours, cette activiste a appelé les dirigeants des pays de l’AES à se débarrasser de la monnaie coloniale : « Ma demande pressante aux dirigeants de l’AES de nous libérer de ces chaînes du franc CFA. On ne peut pas parler de souveraineté si on ne maîtrise pas sa monnaie.»
Pour finir, un dossier qui traîne depuis des dizaines d’années et qui est pourtant méconnu, voire dissimulé : la France est le seul pays au monde à continuer de gérer la monnaie de ses anciennes colonies plus d’une demi-décennie après leur libération. Alors qu’en Afrique, de nombreux intervenants expriment leur désaccord avec ce mécanisme considéré comme un moyen de maintenir la suprématie française.
En d’autres termes, la variété de ressources de l’AES, le Mali regorge d’or, le Niger possède des réserves d’uranium et le Burkina Faso se distingue par son secteur agricole. Cette pluralité permet la mise en place d’une devise indépendante, adossée à des actifs, sans lien de dépendance avec la France, offrant ainsi une opportunité de se détacher de cette monnaie héritée du colonialisme.