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Niger – Éducation : des syndicats dénoncent le retard des salaires à la veille de la rentrée scolaire

Publié le vendredi 17 octobre 2025  |  airinfoagadez
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© Autre presse par DR
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À la veille de la rentrée scolaire, plusieurs syndicats du secteur de l’éducation au Niger dénoncent des retards persistants dans le paiement des salaires et pécules des enseignants et agents du secteur. Dans un communiqué publié mardi 14 octobre, ils expriment leur « étonnement et profonde indignation » face à une situation « devenue malheureusement récurrente ».

Les regroupements syndicaux du secteur — CSE/PCP, CSE-Niger, CNSSE-Niger, FSES-Niger et FESEF-Niger — alertent sur les conséquences de ce retard : « frustration généralisée », « détérioration alarmante des conditions de vie et de travail », « atteinte grave à la motivation des éducateurs », et « compromission sérieuse de la sérénité et de la réussite de la rentrée scolaire ». Ils s’interrogent : « Comment envisager une rentrée apaisée lorsque des enseignants ne sont pas rémunérés pour les services rendus ? Comment réussir la refondation éducative annoncée si ceux qui doivent la porter sont privés de leurs droits élémentaires ? ».

Les syndicats « exigent le paiement immédiat et sans condition de l’ensemble des salaires et pécules », et appellent le gouvernement à mettre en place des « mesures structurelles » pour mettre fin à ces retards. Ils rappellent que la dignité du personnel éducatif est « non négociable » et se réservent « le droit de recourir à des actions syndicales plus vigoureuses » si aucune solution n’est apportée rapidement.

Cette situation intervient alors que le gouvernement avait reporté la rentrée initialement prévue le 1er octobre au mercredi 15 octobre, concernant près de trois millions d’élèves. Selon un communiqué officiel, ce report est dû aux inondations qui ont affecté 524 salles de classe et forcé l’occupation de 238 établissements par des sinistrés.

Des promesses qui tardent à se concrétiser
Parallèlement, la ministre de l’Éducation nationale, Dr Élisabeth Shérif, a adressé le même jour – 14 octobre – un message à l’occasion de cette rentrée 2025-2026. Elle a rendu hommage aux autorités pour leurs efforts en faveur du système éducatif, et insisté sur trois axes : l’accès équitable à l’éducation, la qualité des enseignements et le renforcement du pilotage du système éducatif. Dr Elisabeth a encouragé parents, élèves, enseignants et partenaires à un engagement collectif et a appelé à la mobilisation nationale autour de l’école nigérienne.

Depuis août, des syndicats avaient déjà rappelé au gouvernement ses engagements sur le recrutement des enseignants contractuels et le règlement des arriérés de salaires. Pour faire suite à ces promesses, le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine a signé le 12 septembre deux arrêtés créant des sous-comités. L’un est chargé du recrutement progressif des enseignants contractuels ; l’autre, de l’apurement des rappels de salaires et des incidences financières liées aux avancements et reclassements. Chaque sous-comité dispose de deux mois pour produire un rapport et relève du Comité interministériel de négociations avec les partenaires sociaux, comprenant des représentants de la présidence, du gouvernement et des syndicats.

Le 11 octobre dernier, c’est la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) qui a dénoncé « la persistance des retards dans le paiement des salaires des contractuels » et la précarité du personnel. Elle a appelé le gouvernement à relancer les négociations avec les syndicats pour assurer « les conditions d’une rentrée scolaire effective et apaisée ».

La situation sociale dans le secteur de l’éducation reste donc tendue à quelques heures de la rentrée. Si le paiement des arriérés et le respect des engagements pris par le gouvernement ne sont assurés à moyen terme, l’année scolaire pourrait connaître des graves perturbations.
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