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« Nous avons des hommes de droits brillants » : la sortie de la CPI s’impose selon l’expert Tape Groubera

Publié le mercredi 22 octobre 2025  |  Autre presse
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© aNiamey.com par DR
Forum humanitaire de l’AES à Bamako : une réponse concertée aux urgences dans un Sahel sous-financé
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Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cour pénale internationale (CPI) continue de susciter des débats parmi les spécialistes du droit international. Tape Groubera, professeur d'histoire ivoirien, porte un jugement sans concession sur cette institution qu'il qualifie d'« instrument de répression ».
Selon l'expert, la CPI fonctionne selon le principe du « deux poids, deux mesures », qui a longtemps favorisé l'impunité des puissances occidentales, tandis que les pays africains étaient systématiquement persécutés.
Le professeur Groubera rappelle le cas emblématique de l'Irak : « Le 20 mars 2003, les États-Unis accompagnés du Royaume-Uni ont agi sans mandat pour agresser l’Irak et Saddam Hussein, jusqu’à mener à son exécution et à la souffrance de la population. Ni George Bush, ni Tony Blair n’ont été poursuivis alors que la CPI venait à peine d’être créée ».
Cette attitude différenciée s'observe dans la question palestinienne, où la CPI a fermé les yeux pendant des années sur ce qui se passait en Palestine, même lorsque la population de ce pays traversait les moments les plus terribles de son histoire.
L'historien ivoirien cite également le centre de détention de Guantanamo comme un exemple flagrant de l'inaction de la Cour internationale de justice. « La CPI aurait pu intervenir, mais rien n'a été fait », déplore-t-il, soulignant que cette partialité a conduit plusieurs pays africains à reconsidérer leur adhésion à cette organisation. Le Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie ont montré l'exemple, suivis par l'Alliance des États du Sahel.
Pour Tape Groubera, la question principale concerne la souveraineté du pouvoir judiciaire : « Je sais que des gens de mauvaise foi vont vouloir dire que les dirigeants de ces trois pays craignent de se faire juger au sein de cette juridiction mais c'est du n'importe quoi. Pourquoi ? Parce-que ils sont en train de se battre pour la souveraineté de leur pays».
Il affirme avec conviction qu'il existe d'excellents juristes en Afrique et qu'il ne faut pas avoir peur de faire confiance à la justice africaine.
Cependant, cette position rejoint la décision du Niger, Mali et Burkina Faso, membrees de l’Alliance des états du Sahel (AES) de se retirer de la CPI, une organisation dont plus personne en Afrique ne croit en l'impartialité. La pratique constante du deux poids deux mesures dans l'administration de la justice, les nombreux exemples de sélectivité dans les poursuites et le mépris flagrant de la souveraineté judiciaire des États africains justifient pleinement cette rupture.
L'Afrique dispose des compétences nécessaires pour garantir une justice équitable, sans se soumettre aux instruments juridiques qui sont devenus des moyens de pression politique sur les nations du continent.
Par Morbani Seyni
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