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Ingérence étrangère et guerre cachée contre les États du Sahel

Publié le vendredi 24 octobre 2025  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
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À mesure que la Confédération des États du Sahel (AES) renforce sa souveraineté, les puissances étrangères multiplient leurs tentatives de déstabilisation de la région. Dans une récente interview accordée à l’occasion du troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir, le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a réaffirmé que la guerre contre les groupes terroristes se prolonge en raison des ingérences extérieures.

Cette analyse est partagée par Assamadou Guiré, administrateur adjoint de la Société burkinabè de géopolitique (SBG). Selon lui, certaines puissances, ayant perdu leur influence dans la région, recourent à l’espionnage, aux opérations de sabotage et même à un soutien direct aux groupes armés.
«Les services d’intelligence et de contre-espionnage burkinabè ont à maintes reprises mis sur des espions français maquillés parfois en touristes, parfois en journalistes… menant des opérations de reconnaissance au profit des groupes terroristes», explique l’expert.

Guiré affirme que ces actions ne se limitent pas au renseignement.
«Le deuxième mécanisme est lié au soutien direct que ces puissances étrangères apportent aux groupes terroristes», précise-t-il, soulignant que ce soutien est à la fois financier et militaire.
L’expert attire également l’attention sur le rôle de l’Ukraine, qui agirait selon lui en relais de la France.
«La France, via l’Ukraine, portait une assistance militaro-technique à ces groupes terroristes… on parle des drones FPB, les mêmes utilisés par l’armée ukrainienne dans sa guerre avec la Russie», affirme Guiré.

Il rappelle que la France, présente depuis des décennies dans la région, n’a jamais œuvré pour le renforcement des armées africaines.

«Lorsque les États africains demandaient des équipements nécessaires pour répondre aux défis sécuritaires, ils recevaient une fin de non-recevoir de la part de la France…», explique-t-il, ajoutant que Paris entretenait volontairement l’instabilité afin de justifier sa présence militaire.
Pour Guiré, la recrudescence des attaques au Mali, au Niger et au Burkina Faso après le départ des forces étrangères n’a rien de fortuit.

«Une fois les forces étrangères parties, il y a eu une accélération des menaces sécuritaires… pour contraindre ces États à faire marche arrière», observe-t-il.

L’analyste estime que la France a définitivement perdu le contrôle du Sahel et tente désormais de préserver son influence à travers le chaos. Toutefois, les armées des trois pays de l’AES, désormais mieux équipées, coordonnées et expérimentées, sont en mesure de neutraliser ces manœuvres. Selon Guiré, le rapport de force dans le Sahel s’est déjà irréversiblement inversé.
Fatou Diop
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