Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Discours prononcé, ce mardi 23 décembre 2025 par le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani à la 2ème session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (AES) à Bamako au Mali.

Publié le mardi 23 decembre 2025  |  aNiamey.com
Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture des travaux de la deuxième session du Collège des Chefs d’État de l’AES à Bamako
Comment



Excellence, Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’État, Cher Frère ;
Excellence, Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État de la République du Mali, Président de la Confédération des Etats du Sahel, Cher Frère ;
Monsieur le Premier Ministre du Mali ;
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition du Mali ;
Mesdames et Messieurs les Ministres des pays membres de la Confédération des Etats du Sahel ;
Mesdames et Messieurs les membres des délégations présentes à la deuxième session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Honorables invités ;
Distingués participants ;
Mesdames et Messieurs ;
Je tiens, au nom de la délégation qui m’accompagne, à exprimer au Gouvernement et au peuple Maliens, mes vifs et sincères remerciements ainsi que ma profonde gratitude pour l’accueil fraternel et la généreuse hospitalité typiquement Sahélienne dont nous sommes l’objet depuis notre arrivée dans cette belle ville de Bamako.

Après le Sommet historique de Niamey du 06 juillet 2024, consacrant l’avènement de la Confédération des États du Sahel (AES), nous voici réunis aujourd’hui à Bamako, à l’occasion de la 2ème Session du Collège des Chefs d’État, pour, ensemble, renouveler notre ferme engagement à poursuivre et consolider l’œuvre irréversible de construction de notre Confédération.

Mesdames et Messieurs ;

Cette session qui intervient dans un contexte mondial en pleine effervescence, marqué par des défis complexes et multiformes, est l’occasion :

D’une part, de rappeler les enjeux de l’heure et les défis auxquels nous faisons face, pour ainsi mieux comprendre le sens de notre combat commun et raffermir la détermination des peuples de la Confédération AES à se battre victorieusement pour leur dignité et leur développement.
D’autre part, de mesurer le chemin parcouru depuis un peu plus d’un an par notre Confédération ; en dépit de toutes les adversités internes et externes auxquelles nous faisons face.
Elle est enfin l’occasion d’envisager collectivement les perspectives qui sont les nôtres, pour plus de progrès dans l’opérationnalisation de notre Confédération et afin de répondre aux aspirations légitimes de nos populations.

Mesdames et Messieurs,

Depuis le 18 août 2020 au Mali, le 30 septembre 2022 au Burkina Faso et le 26 juillet 2023 au Niger, nos trois pays ont décidé individuellement, puis collectivement avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel le 16 septembre 2023 ; transformée en Confédération AES le 6 juillet 2024, de prendre leur destin en mains.

Cette décision, nous l’avions prise en toute responsabilité et en pleine connaissance des enjeux et des défis qu’elle comporte ainsi que de toutes les conséquences qui y sont potentiellement attachées.

Il s’agit donc d’un choix souverain assumé dans l’intérêt supérieur de nos pays, pour l’histoire et pour l’avenir.

En effet, après plus d’une décennie de massacres de nos innocentes populations dans l’indifférence totale des uns et la complicité active des autres, nous ne pouvions continuer à tolérer la permanence du système de prédation inefficace et corrompu mis en place dans nos pays ; d’autant plus qu’aucune perspective positive de sortie de crise n’était en vue.

Pire, des indices concordants accréditaient la thèse que le système en place n’avait pas la solution à notre problème sécuritaire. Il était plutôt une partie importante du problème.

Mesdames et Messieurs,

Comme nous l’avons ainsi bien compris, c’est de nos vies et de notre survie en tant que peuple dont il s’agit, en premier lieu.

En second lieu, il s’agit de l’exploitation de nos ressources et des aspirations légitimes de nos peuples à une vie meilleure, au progrès et au développement.

En effet, nous ne pouvons non plus tolérer la permanence de la situation de misère dans laquelle ils veulent nous maintenir.

Rien ne peut justifier la situation économique difficile que vivent nos peuples, si ce n’est l’exploitation colonialiste de nos immenses ressources aux profits de ceux qui veulent nous maintenir dans la pauvreté ; tout en faisant semblant de nous apporter une misérable aide pour laquelle, nos peuples et leurs dirigeants, doivent, en plus, leur manifester gratitude et reconnaissance.

En troisième lieu, il s’agit : de l’état d’esprit et de la mentalité d’assisté et de complexé qu’ils ont réussi à inculquer aux dirigeants et élites africaines ; des contrats léonins imposés à nos pays et au système et du réseau complexe d’influence et de contrôle mis en place pour avoir la main mise sur nos sociétés.

C’est ainsi qu’il faut comprendre tous les ressortissants de l’AES et les Africains complexés qui nous combattent au lieu de défendre leurs peuples meurtris, pillés et humiliés, jusqu’à notre révolution aujourd’hui en cours.

C’est ainsi qu’il faut comprendre tous ces contrats qui leur permettent de piller nos pays.

C’est ainsi qu’il faut comprendre la multitude de ces organisations dans lesquelles se tiennent des réunions inutiles, couteuses et inefficaces qui entretiennent des élites qui font semblant de travailler pour le bonheur de nos peuples.

Mesdames et Messieurs,

Ce que nous avons fait, tous et ensemble, dans nos pays respectifs et collectivement au sein de notre Confédération AES, c’est simplement, en toute responsabilité et souveraineté, de mettre fin à ce système et d’assumer désormais les intérêts supérieurs de nos peuples.

Nous avons chassé de nos pays toutes les forces d’occupation et de prédation pour assumer notre sécurité par et pour nous-mêmes ; cela parce que l’expérience vécue a forgé notre conviction que personne ne le fera à notre place.

Ce que nous avons fait, c’est d’assumer notre souveraineté pleine et entière. Aucun pays, aucune organisation internationale et aucun groupe d’intérêt ne décidera encore pour nos pays inch’Allah.

Désormais les décisions qui concernent nos peuples se prennent à Ouagadougou, à Bamako, à Niamey, sur le territoire confédéral, par les autorités de la Confédération et pour les citoyens de la Confédération et nulle part ailleurs.

C’est le plus grand héritage que nous puissions léguer aux générations futures et que nous devrons, tous, garder jalousement.

Aussi, notre conviction est qu’il n’y a pas de progrès, il n’y a pas de développement sans indépendance véritable, sans souveraineté pleine et entière. Il n’y a pas de précédente histoire d’un pays sous domination qui a réussi à se développer. Il n’y a en effet aucune illusion à se faire : ce sont les Etats véritablement souverains qui élaborent des politiques publiques à même d’impulser le progrès et le développement.

Ce que nous avons fait, c’est de mettre un terme à tous les contrats léonins et engagements biaisés qui ne vont pas dans le sens des intérêts de nos Etats et de nos populations. Aussi, désormais, les seuls contrats qui nous motivent sont ceux qui préservent les intérêts de nos pays.

Mesdames et Messieurs,

Vous comprenez bien que dans ces conditions, nous ne pouvons que nous attendre à l’adversité de ceux qui par le passé décidaient pour nos pays, de ceux qui ont pillé nos ressources ainsi que de tous ceux qui profitent de cette situation, Citoyens Africains ou personnes étrangères à notre Continent.

C’est ainsi qu’il faut expliquer leur acharnement à nous combattre et leur détermination à briser notre élan pour nous soumettre.

C’est ainsi qu’il faut expliquer la guerre de communication qu’ils nous mènent dans le but de discréditer nos institutions et leurs dirigeants, de saper le moral de nos troupes résolument engagées au combat, de créer des conflits intercommunautaires.

C’est ainsi qu’il faut enfin comprendre les tentatives d’isoler telle ou telle autre localité, de couper l’approvisionnement de telle autre entité, de saborder ou détruire les installations économiques de nos pays.

En somme, tout est mis en œuvre par ces puissances impérialistes, notamment la France, assistée de ses supplétifs locaux, pour susciter le chaos et justifier ainsi une intervention extérieure ou un mécontentement populaire.

Cependant, toutes ces manœuvres perfides ont échoué et échoueront toujours inch’Allah car elles trouveront en face des Peuples Sahéliens dignes, vigilants, résilients et encore plus déterminés à prendre leur destin en main.

Mesdames et Messieurs,

Comme vous pouvez le constater, la Confédération AES a intégré toutes ces données ; en même temps qu’elle a tiré toutes les leçons de notre histoire, ancienne et récente.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons créé cette Confédération qui suscite tous les espoirs et qui nous donne entière satisfaction pour avoir réalisés des progrès tangibles.

En effet, en dix-sept (17) mois d’existence, la Confédération AES a réalisé des progrès indéniables au niveau de ses trois (3) Piliers fondamentaux.

Qu’il s’agisse de la Force Unifiée de la Confédération sous le commandement d’un Etat-Major Intégré (EMI-FU), relativement au pilier Défense ;
De la coordination de notre diplomatie qui parle désormais d’une seule voix, relativement au pilier Diplomatie ;
Enfin, de la création de la grande Banque d’investissement de la Confédération, relativement au pilier Développement.
C’est certainement le lieu d’adresser mes vifs remerciements et mes chaleureuses félicitations à mon frère et ami, le Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État de la République du Mali, et Président de la Confédération AES pour la mise en œuvre réussie de la feuille de route de l’An1 de notre Confédération, comme l’attestent si bien les résultats tangibles consignés dans l’excellent rapport soumis à notre examen.

Les peuples dignes et résilients du Sahel lui seront éternellement reconnaissants pour son leadership, son engagement sans faille et le brio avec lequel il a porté haut les idéaux de la Confédération durant son mandat, en dépit du contexte d’adversité sans précédent que j’ai évoqué plus haut.

Mesdames et Messieurs,

La souveraineté à laquelle aspirent les Peuples de l’AES est loin d’être un slogan. C’est un sacerdoce, un engagement quotidien qui se traduit par des actes concrets au niveau de tous les pans de la vie nationale. Elle répond à une vision stratégique clairement exprimée à travers le processus de Refondation en cours dans l’ensemble de la Confédération.

Le combat que mène l’AES est un combat pour la renaissance africaine. Il porte en lui les germes d’une Afrique libre et souveraine dont l’AES est l’embryon.

Par ailleurs, il faut se rendre à l’évidence que l’AES constitue un rempart, une digue contre l’expansion du terrorisme sur le continent.

Au lieu de prendre en compte cette évidence absolue, certains pays voisins de l’AES s’obstinent naïvement à servir de base arrière aux opérations de déstabilisation orchestrées par des puissances étrangères.

Il est temps que ces États vassaux se ravisent et prennent conscience que leur salut réside plutôt dans l’unité africaine et dans une franche coopération sécuritaire sous-régionale et régionale, et non dans la satisfaction d’intérêts étrangers, au détriment de ceux de leurs propres peuples qu’ils prétendent servir.

Mesdames et Messieurs,

Au Sahel nous avons fait de la sécurité un choix stratégique prioritaire, contre tout autre diktat politique étranger incompatible avec nos valeurs socio-culturelles, Il y va de l’existence même de nos pays en tant que nations, car la crise sécuritaire qui sévit chez nous constitue une menace existentielle.

Comme l’a dit si bien Cheikh Anta Diop “la sécurité précède le développement”.

Au Sahel, il n’est pas exagéré de dire que la sécurité précède tout ; je dis bien tout.

Pour terminer, Mesdames et Messieurs, je tiens particulièrement à saluer le travail remarquable accompli par les Ministres et les Hauts fonctionnaires qui, durant tout le processus préparatoire de la présente session du Collège, n’ont ménagé aucun effort pour soumettre à notre examen des documents de travail de qualité ainsi que les instruments juridiques pertinents devant nous permettre de consolider l’architecture institutionnelle et normative de notre Confédération.

Vive la Confédération des États du Sahel !

Vive la solidarité entre les Peuples de l’AES !

Vive l’Afrique libre et souveraine !

Je vous remercie.

Commentaires