NIAMEY - Un millier de militaires africains, américains et européens sont engagés dans des manoeuvres militaires internationales dans l’est et dans le nord du Niger, pour s’exercer à faire face aux menaces terroristes qui planent sur ces régions depuis des années, a annoncé jeudi l’armée nigérienne.
"L’exercice Flintlock 2014 qui va durer jusqu’au 9 mars" est "lancé à un moment où notre pays et tous les pays de la sous-région du Sahel font face aux dures réalités ayant trait au terrorisme", a déclaré le général Seïni Garba, chef d’Etat-major des armées du Niger, lors d’une conférence de presse.
Ces exercices aériens et terrestres, organisés chaque année par l’état-major des opérations spéciales de l’Africom, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, regroupe un millier de militaires issu d’une vingtaine de pays, dont la France, le Tchad, l’Algérie, le Nigeria et le Mali.
Trois régions nigériennes sont concernées cette année: Diffa (est, voisin du Nigeria), Tahoua (ouest) et surtout Agadez au nord, proche de la Libye, de l’Algérie et du Mali, a précisé le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidjo.
"Diffa est voisin du Nigeria où sévit fortement la secte islamiste Boko Haram et dans la région d’Agadez (...) vous avez des couloirs empruntés par les bandes de narco-trafiquants", a expliqué M. Karidjo.
"Les menaces terroristes ne sont pas encore jugulées et la présence d’un millier d’hommes dans l’opération "est forcément dissuasive", a-t-il estimé.
Initié en 2005, Flintlock a pour objectif de "développer" les capacités des armées des pays participants face au terrorisme, selon M. Karidjo.
Début février, le ministre de l’Intérieur du Niger, Massaoudou Hassoumi a déclaré que son pays souhaite une intervention des puissances étrangères dans le sud de la Libye qui constitue "un incubateur des groupes terroristes".
Le Niger a été frappé le 23 mai 2013 par un double attentat terroriste contre un camp militaire à Agadez, la grande ville du nord du pays ainsi que contre le site d’exploitation d’uranium d’Areva, faisant une vingtaine de morts, selon le ministère de la Défense.
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, avait affirmé que les terroristes venaient du sud-libyen proche du Niger.