L'Organisation non-gouvernementale Oxfam a indiqué aujourd'hui avoir remis à l'Elysée et à Areva une pétition portant près de 15.000 signatures et demandant "la fin des pressions du groupe nucléaire français sur le Niger". Alors que la renégociation des conventions minières est en cours, Oxfam a plusieurs fois dénoncé l'opacité des tractations, et un traitement trop favorable au leader français du nucléaire dans le pays. Dans une note d'information à destination d'Oxfam et des signataires de la pétition de l'ONG, Olivier Wantz, membre du directoire d'Areva et Directeur général adjoint en charge du Business Groupe et Mines, a souhaité apporter quelques précisions sur les contrats miniers au Niger...
" L'idéologie ne peut nier la vérité des chiffres"
"Alors que les sociétés minières Somaïr et Cominak sont en discussion dans le cadre du renouvellement de leur convention minière, je tiens à m'inscrire en faux contre chacune des accusations portées par Oxfam", dit Olivier Wantz qui poursuit "Areva, actionnaire des sociétés minières nigériennes Somaïr et Cominak, a noué avec le Niger un partenariat historique, dont nul ne peut contester la légitimité et la valeur. L'idéologie ne peut nier la vérité des chiffres et du terrain".
82% des revenus sont allés au coactionnaire nigérien
Olivier Wantz détaille : "En 2013, 90% des revenus directs provenant des mines sont allés à l'Etat du Niger (70 millions d'euros - 45 milliards de FCFA) et 5% à Areva (3,8 millions d'euros - 2,5 milliards de FCFA). Depuis le début des activités minières nigériennes, 82% de ces revenus sont allés au coactionnaire nigérien, contre 15% à Areva et 3% aux autres actionnaires".
5.000 emplois et 6 ME d'investissements annuels
"Les activités des mines de Cominak et Somaïr représentent aujourd'hui plus de 5.000 emplois. Les sociétés minières financent chaque année 6 millions d'euros d'investissement dans des infrastructures locales, notamment en matière de santé, d'éducation et de développement. Oxfam ne peut laisser penser que deux mines d'uranium pourraient seules asseoir la situation économique d'un pays de plus de 17 millions d'habitants. La rente de l'uranium est un fantasme".
Areva continuera d'assumer ses responsabilités
"L'objectif unique d'Areva dans le cadre des discussions pour le renouvellement des conventions minières est d'assurer la pérennité économique des deux mines, dans le plein respect du droit et dans un contexte de prix bas sur le marché du l'uranium". Olivier Wantz conclut : "Areva a toujours assumé ses responsabilités au Niger et le groupe continuera de le faire".
Rappelons qu'au Niger, Oxfam dénonce notamment les avantages fiscaux concédés à Areva, qui serait "loin de payer tous les impôts qu'il doit". L'Etat nigérien souhaiterait soumettre à la loi minière de 2006, les deux mines exploitées par Areva depuis le début des années 1970 dans le pays. Dans cette hypothèse, le leader français du nucléaire perdrait ses exonérations fiscales et son taux de redevance minière serait alourdi. Dans la renégociation de l'accord échu fin 2013, Areva fait donc pression contre l'application de cette loi, qui "compromettrait" la rentabilité des mines de Cominak et Somaïr.