L’homme d’affaire britannique, James McCormick, a écopé, jeudi dernier, de 10 ans de prison pour avoir vendu de faux détecteurs de bombes à plusieurs pays en l’occurrence, le Niger, l’Irak et même…les Nations Unies.
L’homme dont l’acte a été qualifié par le juge Richard Hone, dans son délibéré, « d’abus de confiance en toute indifférence », aurait affirmé avoir mis au point un dispositif « révolutionnaire » permettant de détecter non seulement des bombes, mais aussi de la drogue, et même d’autres produits interdits comme l’ivoire.
Au plus fort de la crise marquée par des attentats en cascades sur son territoire, c’est l’Irak qui aurait été tenté le premier en achetant pour 45 millions de dollars de ces engins dénommés Advanced Detecting Equipement (ADE) et qui se sont révélés en fait que de vulgaires gadgets justes bon à amuser les enfants.
Selon le magistrat, l’imposture de M. McCormick donne non seulement une mauvaise impression de sécurité, mais il aurait également pu causer la mort de personnes et blesser d’autres.
En tout, le pactole dégagé par McCormick grâce à cette escroquerie serait estimé à 80 millions de dollars. D’ors et déjà, les enquêteurs anglais auraient réussi à geler 18 millions de dollars tandis que, selon Le Monde, une somme équivalente aurait été blanchie.
L’aventure de McCormick débute selon Le Monde, en 2001, au lendemain des attentats du 11 septembre. En ce moment, celui-ci décide de se jeter à l’eau rendant public son projet, surfant ainsi sur la vague de terreur que suscite alors ces attentats pour proposer ce dispositif anti bombe sur lequel il dit travailler depuis 1997 dans des laboratoires secrets.
Selon la BBC, c’est en 2008 que le Niger aurait fait l’acquisition de 10 de ses ADE pour la somme de 200 000 dollars. Lorsque la supercherie a été découverte, Niamey à demandé à être rembourser. Suite au refus de McCormick, le Niger n’a pas insisté précise BBC.
À noter qu’outre l’Irak et le Niger, la liste des pays qui se sont fait avoir est bien alléchante. Dans cette liste on compte notamment, l’Afghanistan, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, la Thaïlande, la Libye, le Kenya et même les Nations Unies qui les ont utilisés au Liban. En tout, quelques 7 000 ADE seraient dispersés à travers le monde alors même que dès le début, les États-Unis n’ont eu de cesse de mettre en garde contre l’utilisation de cet appareil dont le mécanisme ne repose non seulement sur aucun dispositif d’alimentation (aucune pile ou batterie) mais aussi n’est relié à aucun appareil de contrôle.