Décidemment, depuis son départ de la mouvance présidentielle en septembre 2013, le Lumana de Hama Amadou n’aura cessé de verser dans le ridicule, quand, à bout d’arguments politiques recevables, il verse, carrément, dans le grotesque lorsque les choses ne tournent pas au dramatique avec l’exaltation des particularismes identitaires.
Depuis qu’il a décidé de se détruire sans l’aide de personne, Ham
a Amadou est devenu un bateau fou, sans aucun repère ni aucun gouvernail, s’essayant par toutes les manières à créer de l’instabilité politique au Niger, juste pour assouvir ses ambitions pouvoiristes. Ayant lamentablement échoué dans cette tentative, il s’est employé, autant qu’il le peut, à se rendre victime afin de quémander la commisération du peuple nigérien, tenant au cours de ses meetings populaires des discours à bannir dans une démocratie républicaine. Sur ce terrain également, il aura misérablement échoué. Sa nouvelle trouvaille fut sans doute la thèse du complot pour l’assassiner dont le premier épisode vient de se dérouler sous nos yeux la semaine passée à son domicile de Yantala.
Les prémisses du meeting de Gnalga (Harobanda) A quelques heures de la survenance de l’évènement qui allait défrayer la chronique à Niamey et peu avant son départ sur Téhéran, le président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, avait animé un meeting populaire à Harobanda, plus précisément au quartier Gnalga, juste à côté du nouveau pont. Au cours de ce meeting, le président du Lumana avait évoqué un complot visant à l’assassiner par le biais d’un transitaire résidant à Zinder qui aurait recruté à cet effet des tueurs à gage au Nigéria voisin ! Gravissimes révélations !
Si dans une démocratie comme celle du Niger, il suffisait seulement d’être un opposant pour courir le risque de mourir par une balle, alors nous disons que cela serait extrêmement grave, car l’actuel Président de la République ayant passé dix ans à l’opposition est bien placé pour savoir la délicatesse de cette situation. Aussitôt dit, « le complot d’assassinat de Hama Amadou » trouva un début d’exécution, quelques heures seulement après qu’il eut pris l’avion à destination de l’Iran pour prendre part aux travaux du parlement de l’OCI. La réalisation avait été confiée, d’avance, à Soumana Sanda, brillantissime metteur en scène.
En effet, les Niaméens furent alertés que dans la nuit du Samedi au Dimanche, une mystérieuse balle de révolver calibre 7 mm avait atterri « avec à une précision inquiétante à deux mètres du lit de Hama Amadou !». Ces constatations préliminaires sont du ‘’metteur en scène’’, Soumana Sanda, qui devança à cet égard la Police scientifique habilitée à agir dans pareille situation. Incongruités, c’est Soumana Sanda qui alerta, étrangement, la Police Judiciaire, dans les environs de zéro heure trente, moins d’une quinzaine de minutes après la survenance de ‘’l’incident’’. Que faisait-il à pareil moment au domicile de Hama « à deux mètres » de son lit ?
Pourquoi c’est, curieusement, le metteur en scène qui appela la Police et non pas la Sécurité affectée à la protection du président de l’Assemblée Nationale ? Avant même l’arrivée de la Police sur les lieux, il y avait déjà quelques caméras comme pour aider le metteur en scène à frapper les esprits par les images ! L’analyse balistique montrera plus tard qu’il s’agissait d’un calibre de 7 mm, propre au révolver et qui ne peut atteindre sa cible avec efficacité que dans un rayon très réduit, c’est-àdire à bout portant. La question que tout le monde se pose est la suivante :
comment se fait-il qu’un tel calibre soit utilisé pour atteindre une cible qui n’était même pas encore identifiée, car le président de l’Assemblée étant absent du Niger ? Mais qui peut prouver également que le tir en question ne puisse pas venir de l’intérieur de la maison, justifiant un incident tournant au drame familial ? Raisonnablement, comment un tueur à gage, professionnel de surcroît, pouvait-il agir de la sorte sans savoir au préalable dans cette vaste maison où se trouvait à l’instant T sa cible, qui est d’ailleurs un polygame ?
Nous l’avions écrit dans notre dernière parution, le ridicule ne tue plus au Niger, néanmoins il confère encore des bonnets d’âne ! Comme vous le voyez, toute cette histoire de tentative d’assassinat sur la personne de Hama Amadou est cousue de fils blancs et pue la manip et l’intox dont nous savons que le Lumana est passé maître dans cet art. En réalité, Hama Amadou est aux abois, son parti le Lumana chancelle et se vide progressivement de sa substance.
C’est cela son drame aujourd’hui. Le désarroi de Hama Amadou Le montage grotesque de Hama et Soumana Sanda pour tromper l’opinion publique nationale et internationale ne sera, certainement, pas le dernier, car l’homme politique Hama Amadou est un coutumier de la chose lorsque ses intérêts politiques sont gravement menacés. Souvenezvous, il avait fait la même chose sous le Renouveau démocratique du Général Baré quand il avait alerté l’opinion publique qu’un commando avait été recruté pour le tuer ! Rappelez-vous également quand il disait, en pleurnichant, sur les ondes de la Radio ANFANI que le président Tandja voulait, làencore, le tuer !
Comme on le voit, à chaque fois qu’il est dos au mur, à chaque fois que son horizon politique s’obscurcit, Hama Amadou invente un scénario visant à l’occire ! Eh bien qu’il se rassure, tout comme Baré et Tandja ne l’ont pas liquidé, le Président Issoufou également trouverait un malin plaisir à le laisser en vie pour broyer son échec personnel ainsi que les conséquences de ses choix politiques irraisonnés. En réalité, Hama Amadou porte en écharpe l’échec de son parti le Lumana qui s’est brisé sur l’autel des ambitions démesurées de son leader et qui refuse d’admettre qu’il s’est lourdement trompé dans ses calculs politiques.
Perdant progressivement du terrain chaque jour, de plus en plus isolé politiquement, assistant impuissant aux succès diplomatiques du Président Issoufou sur l’échiquier international, Hama Amadou vit aujourd’hui un drame intérieur qui ne lui laisse qu’un seul choix à faire :
ou s’enfoncer inexorablement dans l’abime ou bien réfléchir sereinement pour faire son mea culpa afin de rejoindre le Lumana Rénovation de Ladan Tchiana, Sala Habi et autres. Tout autre choix lui est interdit à présent s’il aspire réellement à rebondir sur la scène politique nationale.