NIAMEY - Plus de 40.000 clandestins Africains ont migré en Libye via le nord nigérien en 2013, indique mardi l'Onu, alors que la Libye demeure une importante plate-forme migratoire vers l'Europe.
"La police d'Agadez (nord du Niger) évalue à 40.350 dont 21.132 Nigériens et 19.218 étrangers, le nombre de personnes ayant pris la route vers la Libye et qui sont passées par un poste de contrôle", souligne le bulletin humanitaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) à Niamey.
Ces migrants qui sont généralement des ressortissants de pays ouest-africains, entrent en Libye via Dirkou, une localité nigérienne située au Nord d'Agadez, la grande ville du nord du pays où des réseaux bien organisés ont toujours pignon sur rue, selon l'ONU.
L'agence onusienne précise que 95% de ces migrants sont âgés de 17 à 45 ans.
Nombre d'entre eux visent l'Europe comme destination finale, selon une source sécuritaire, la Libye étant devenue l'une des portes d'entrée vers le Vieux continent depuis la chute de Mouammar Kadhafi, qui coopérait avec l'Europe moyennant subsides pour réduire l'immigration clandestine.
"Un temps ralenti après le drame de 2013, le flux des mouvements semble reprendre d'ampleur", s'alarme également l'ONU.
En octobre 2013, 92 migrants, essentiellement des femmes et des enfants, étaient morts de soif alors qu'ils traversaient le désert pour rejoindre l'Algérie. Seuls 21 avaient survécu.
Après ce drame, Niamey avait annoncé des mesures visant à stopper le flux de migrants clandestins avec notamment la fermeture des "ghettos" (maisons de transit des clandestins) d'Agadez, considérée comme la principale porte d'entrée pour les migrants à destination de l'Algérie et la Libye.
Les autorités avaient ensuite annoncé le démantèlement d'un vaste réseau de trafiquants de migrants clandestins, comprenant des policiers, des chauffeurs et propriétaires de véhicules.