Les négociations fiscales entre le gouvernement nigérien et le groupe français Areva sont toujours dans une impasse. Pour débloquer la situation, les officiels nigériens envisagent de discuter le dossier directement avec le gouvernement français et ainsi traiter d’État à État.
Dans une récente sortie médiatique, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a expliqué que le gouvernement nigérien est favorable à une discussion politique, donc d’État à État, afin de trouver un accord sur le dossier Areva. Notons qu’Areva est détenu à 80% par l’État français.
Pour rappel, le géant du nucléaire français qui exploite l’uranium au Niger depuis plus de 40 ans refuse de se soumettre à la nouvelle fiscalité du pays. Le gouvernement nigérien souhaite réviser à la hausse les impôts et frais douaniers du groupe français en lui appliquant la Loi de 2006. Le groupe Areva avait échappé jusqu’ici à cette loi, car il avait signé une convention de 10 ans, quelques années plus tôt, en janvier 2004. Si le nouveau régime fiscal est appliqué, l’impôt applicable à Areva devrait passer de 5,5% (ce qu’Areva paie actuellement), à 12,5%.
Dans ce feuilleton fiscal, l’opinion publique française se rallie progressivement à la position du Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde, qui manque de moyens pour financer son développement. Récemment, c’est Pascal Canfin, ministre délégué au Développement qui affirmait que «le Niger a raison de demander et d’exiger une renégociation».
En plus de la mobilisation du gouvernement et de la société civile nigérienne, des ONG de renom comme Oxfam ont ouvertement apporté leur soutien au Niger, dans ce bras de fer qui l’oppose au géant du nucléaire français Areva.