YAOUNDE -- Entre 1.500 et 2.000 exposants en provenance de 14 pays étrangers en plus du pays hôte lui-même prennent part à la 4e édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun (SIARC) qui se déroule depuis le 20 février jusqu’au 1er mars à Yaoundé, selon les organisateurs de cette manifestation qui depuis sa première édition en 2008 accroît son envergure. Parti de l’esplanade de l’Hôtel de Ville de la capitale camerounaise, le SIARC a pris ses quartiers pour sa nouvelle édition au parc des expositions de Tsinga, un site connu pour l’ organisation de la traditionnelle foire commerciale et économique nationale organisée presque tous les ans sous l’égide de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat en collaboration avec les pouvoirs publics.
Ce changement de cadre traduit "la mise en phase avec les normes internationales. Les commodités, les servitudes, la sécurité, c’est les standards internationaux. Ce site de Tsinga qui avait été prévu quand même pour cela offre des avantages, même si pour nous ça a été très difficile, puisqu’il a fallu tout ressusciter", a expliqué à Xinhua Malet ma Njami mal Jam, le commissaire général du salon.
De l’avis de cet homme de culture, 800 stands ont été construits pour accueillir les participants au salon.
"Nous savons qu’en moyenne trois personnes occupent un stand, parce que même quand ils l’achètent, ils le partagent ; quand on le leur offre, ils le partagent. 600 stands sont dans le village purement commercial. On peut évaluer donc, en termes d’exposants cette année, entre 1.500 et 2.000 exposants dont 90% sont camerounais et 10% viennent de l’étranger", a-t-il affirmé. Plus imposante que lors des précédentes éditions, la participation étrangère au 4e SIARC, une opération du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’ Artisanat, est illustrée par l’Equateur, la Syrie, Madagascar, le Nigeria, le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Congo- Brazzaville,la République centrafricaine (RCA), le Tchad et le Gabon.
Pour le ministre camerounais des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoundi Ngoa, c’est une des actions gouvernementales avec la mise en place d’infrastructures destinées à "permettre à l’ artisanat camerounais d’écrire ses lettres de noblesse", comme dans d’autres pays africains qui se distinguent par un rayonnement international dû à une meilleure promotion et une meilleure commercialisation de leurs oeuvres.
"L’artisanat africain contribue de manière différente, suivant la région où l’on se trouve, au PIB (produit intérieur brut)", a-t- il souligné lors de la cérémonie d’ouverture officielle du salon lundi, citant les récentes statistiques de 2010 qui établissent un taux de 26 à 33% pour l’Afrique de l’Ouest, 14 à 25% pour l’ Afrique centrale, 17 à 24% pour l’Afrique de l’Est, 25 à 37% pour le Maghreb et enfin 35% pour l’Afrique australe.
Pays d’Afrique centrale, le Cameroun, doté d’un "important vivier naturel" en la matière, ambitionne de côtoyer ce niveau de l’Afrique australe, annonce le ministre Etoundi Ngoa.
En 2012, 360 artisans sélectionnés dans les dix régions pays avaient participé au salon, sur un total d’environ 4.000 acteurs de la filière recensés par le Corps national des artisans du Cameroun.
Ce secteur encadré par une loi votée par l’Assemblée nationale en juillet 2007 dénombre par ailleurs quelque 500 entreprises artisanales et de nombreux ateliers dirigés par des artisans isolés à travers le territoire national.
En cinq ans, énumère le ministre des PME, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, parallèlement à un centre international de l’ artisanat construit à Yaoundé, 8 villages artisanaux régionaux sur 10 prévus "sont sortis de terre", les deux restants étant en cours de construction.
Auprès des exécutifs communaux, annonce-t-il encore, des registres d’inscription ont été disposés en vue des "opérations de formation, de promotion et de commercialisation des produits artisanaux".
A la tête d’une délégation comprenant le président de l’ association nationale des artisans de son pays, le ministre gabonais du Commerce, des Petites et moyennes entreprises, de l’ Artisanat et du Développement des services, Gabriel Tchango, a salué la valorisation de la créativité artisanale promue par la Salon international du Cameroun.
"Je suis fier d’être là aujourd’hui, pour la première fois. Le prochain salon, on va voir pour la participation du Gabon et la pierre de Mbigou", a-t-il déclaré à Xinhua dans une allusion à un produit unique que son prédécesseur Fidèle Mengue me Engouang décrivait déjà comme "notre carte de visite artisanale, notre pièce d’identité culturelle, une pierre qu’on ne trouve qu’au Gabon, qui est taillée sous forme de statuettes, avec laquelle on fait des tableaux et qui voyage dans le monde entier".
Contrairement aux autres pays étrangers, le Gabon n’expose de produits au SIARC.
"Nous avons eu un changement de gouvernement au Gabon et le ministre en charge de l’artisanat a été muté à une autre fonction. Le temps de faire les passations, nous n’avons pas eu l’occasion de faire acheminer la ligne de participation", a justifié le président de l’Association des artisans du Gabon, Judichael Ngouamassaga.
La délégation entend cependant profiter du partage d’ expériences pour "faire en sorte que ces expériences-là puissent nous aider à décoller au Gabon".
Un large éventail de savoir-faire et de filières sont représentés au salon, du bois à la pharmacopée africaine en passant par les cuirs et les peaux, la poterie et la céramique ou encore la transformation alimentaire.
Le stand de Madagascar occupé par Bakoly Ramanitra, invitée d’ honneur déjà présente en 2012 et spécialisée dans les accessoires de mode et des produits d’intérieur, figure parmi ceux qui attirent un grand nombre d’acheteurs.
