Les pays africains doivent offrir des logements décents à leurs populations, ont indiqué les ministres africains en charge de l'urbanisme participant à la 5ème Conférence ministérielle africaine sur le logement et le dé veloppement urbain, dont les travaux se sont achevés vendredi à N'Djamena, capitale tchadienne.
Dans une déclaration, les ministres en charge de l'urbanisme en Afrique notent la nécessité de lutter contre la pauvreté en milieu urbain, la création des emplois décents et le développement de la productivité afin d'améliorer la vie des populations africaines précisément dans les bidonvilles et les quartiers informels en leur assurant l'accès à la sécuritéd'occupation, à un logement à coût abordable.
Dans les recommandations, il est demandé au secrétariat de l'organisation continentale d'élaborer un mécanisme de financement du logement pour les personnes à faible revenu. Pour la praticabilité de ce projet, une réunion d'experts africains devra être organisée afin d'élaborer un agenda urbain pour l'Afrique.
Cet agenda, selon les ministres, doit traiter des questions essentielles qui sont, entre autres, l'accès à un logement durable et décent, la fourniture pour les établissements en particulier l'assainissement et la gestion des déchets, la prévention et l'amé lioration des bidonvilles, la gestion efficace du foncier, surtout prendre en compte la question des matériaux de construction, de l'environnement et les facteurs socioculturels.
Selon le ministre tchadien de l'Urbanisme, de l'Habitat, des Domaines et des Affaires foncières, Gata Ngoulou, l'Afrique devrait se préparerà une augmentation de 60% de sa population à l'horizon 2050.
"Cependant, les financements consacrés à l'habitat et aux infrastructures urbaines sont insuffisants et les politiques et conditions dont ils sont assortis ne sont pas adaptables ni au niveau des emprunts ni aux capacités d'emprunt de la majorité des populations urbaines", a-t-il indiqué.
M. Gata Ngoulou a déploré que la quasi-totalité des logements soient réalisés en auto-construction, par manque d'une promotion immobilière efficace au Tchad. "Seulement 2.300 unités de logement sont construites chaque année, alors que les besoins sont estimés à 28.000 unités de logement par an", a-t-il conclu.
Les assises de N'Djaména se sont déroulées autour du thème: "Etude de cas sur le financement des établissements humains en Afrique: cadres législatifs appropriés en innovations dans la mise en oeuvre".
Créée en 2005 en Afrique du Sud, la Conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain a pour objectif l'amélioration des logements aux populations africaines, avec l'appui des partenaires dont ONU-Habitat.