Point de presse du ministre de la Justice, Porte-parole du gouvernement : M. Marou Amadou confirme la remise de Saadi Khadaffi entre les mains des autorités libyennes
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du gouvernement, M. Marou Amadou, a animé hier aprè-midi un point de presse à son cabinet. Au cours de ce point de presse, il a confirmé la remise entre les mains des autorités libyennes, du fils de l’ancien Guide de la révolution libyenne, Saadi Khadaffi, et ses compagnons.
Le ministre a rappelé que ces libyens avaient été accueillis au Niger il y a deux ans de cela, suite aux événements tragiques qu’a connus leur pays. Il a ajouté qu’avant cette remise de Saadi Khadaffi et de ses compagnons, le gouvernement nigérien a déjà remis aux autorités libyennes M. Mansour Abdallah, qui avait été bien accueilli, et bien traité conformément aux engagements pris par les autorités libyennes.
»Nous avons cru répondre à ces appels incessants des autorités libyennes pour deux à trois raisons: premièrement, parce que le contexte a changé depuis; deuxièmement, parce que Mansour Abdallah a été bien reçu et il nous l’a fait savoir lui-même; et au regard du fait que les conditions pour lesquelles nous avons accueilli Saadi et les autres, n’ont pas toujours été, hélas, respectées. Nous avions dit qu’on les recevait à titre de raison humanitaire; ils n’avaient aucun statut. Vous le savez, ils ne sont ni des réfugiés, ni des exilés politiques ayant un statut légal », a dit le ministre Porte-parole du gouvernement.
Le ministre Marou Amadou a indiqué que le gouvernement nigérien a posé des conditions, car il fallait que ces hôtes »encombrants » observent un certain nombre de comportements. »Ils ne l’ont pas toujours fait. Un des amis de Saadi a pu même échapper à notre vigilance jusqu’à aller dans le sud libyen et revenir. Cela est une position assez difficile pour le Niger qui est un voisin de la Libye. Quelqu’un a dit que la géographie commande la diplomatie.
Et nous avions dit à nos hôtes que nous ne serions pas une source de préoccupation pour la Libye. A l’époque, on craignait qu’en remettant ces gens, elles soient tuées. Je pense qu’au regard de l’appel démocratique et républicain qu’affiche le régime actuel de la Libye, ce sont des risques qui, après l’émotion, ne sont pas, à notre avis, encourus. Et la communauté internationale est témoin de tout cela », a souligné M. Marou Amadou.
Il a ajouté qu’à un moment donné, le Niger avait bien voulu que d’autres pays qui ne sont pas voisins de la Libye puissent les récupérer afin d’éviter des actions assez nuisibles directement pour la Libye. »Nous n’avions eu aucun candidat. Donc, il s’agit, dans l’intérêt de notre pays, dans l’intérêt de nos relations d’aujourd’hui et de demain, de décider de cette position là », a dit le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du gouvernement.
Evoquant les insinuations de l’avocat de Saadi, M. Marou Amadou a indiqué que le gouvernement du Niger est totalement en phase avec les principes d’intégrité. »Nous ne sommes pas ceux-là qui agissent pour des raisons crapuleuses, loin s’en faut.
C’est seulement en tenant compte de l’intérêt supérieur de notre pays que nous avions décidé de mettre fin à cette situation qui met en difficulté notre pays dans un contexte sécuritaire sahélien compliqué, où nous-mêmes, nous tenons des discours sur le sud libyen, et que des gens présents sur notre territoire continuent à envenimer. Nous ne serons pas crédibles en continuant à rester dans cette posture », a conclu le ministre Porte-parole du gouvernement.