Si vous ne me donner des chiffres je vais en fabriquer. C’est à peu près cela la posture du Chef de file de l’opposition lors de son fameux Face à la Presse diffusé par la télévision Ténéré.
Mercredi 8 Mai dernier, le Chef de file de l’opposition reprenait son émission préférée, le Face à la presse. Il s’évertuait à décortiquer le bilan de deux ans de gestion présenté par le gouvernement. Et il ne fallait point se faire des illusions, il ne pourrait rien apprécier, ou plutôt il ne voulait rien accepter. Comme pour l’année passée il va se lancer dans une querelle des chiffres. Il réfute les chiffres présentés par le gouvernement lors de sa conférence de Dosso et compilés dans un document intitulé « l’An 2 de la Renaissance ». Seini Oumarou se retourne encore vers l’administration, il distribue des lettres aux ministres sectoriels et la presse de lui communiquer des chiffres.
Comme le ministre de l’Hydraulique a eu à le lui dire, celui qui demande des informations se présente à l’administration et on les lui fournit. Alors les membres du gouvernement refusent d’aller au MNSD pour amener les chiffres. Il ne reste plus au patron de l’opposition qu’à fabriquer ses propres chiffres. « Nous avons fait des investigations », « alors ici aussi nous avons investigué », « des investigations que nous avons faites », indiquait- il sans arrêt comme un chef vérificateur. Qui est ce qui a fait les investigations, ou comment le Chef de file a collecté les données de l’action gouvernementale ? Nous avons nos cadres dans l’administration, dira Seini Oumarou même s’il s’est empressé d’ajouter « rares cadres ».
Il a aussi parlé des militants dans les régions. Et là encore, il précise à Karma et Kirtachi. Et voila toute l’investigation. Le travail d’investigation de chez le député Max et réalisé fort probablement par Max, et Seini Oumarou a construit toute son investigation. « Donner moi des chiffres ou je construis les miens ». Ça apprendra aux ministres de refuser d’amener leurs chiffres au vérificateur national. Il y a tout de même un côté cocasse dans cette affaire de Seini Ouamarou lorsqu’il estime que les chiffres de ses militants sont plus crédibles que ceux de l’administration.