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Portrait d’Artiste /Mounkaila Yacouba dit Moundjo : parcours d’un grand maître de la flûte
Publié le jeudi 13 mars 2014   |  Le Sahel




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Le célèbre flutiste de la troupe culturelle de Tillabéri, M. Mounkaila Yacouba, plus connu sous le nom de Moundjo, son nom d'artiste, est né au village de Tamtalla (dans le Département de Tillabéri) vers 1945. L'artiste, on le sait, s'est forgé une grande renommée au sein de la troupe où il a toujours évolué, et qui brillait sur la scène à l'occasion des grands rendez-vous culturels, notamment le festival national de la jeunesse.
« J'ai pris le nom de Moundjo dans les chants et les théâtres et la flûte, je l'ai hérité ». Moundjo précise aussi que son père jouait derrière ses animaux quand il les conduisait au pâturage. Et que, c'est son petit frère Doulla qui lui a appris à jouer la flûte. « Je conduisais moi aussi les animaux au pâturage quand en 1967, j'ai décidé de venir à Tillabéri », a-t-il affirmé. Et c'est un an après, en 1968, à l'occasion des événements culturels appelés «Semaine de la Jeunesse », sous le régime de Diori, qu'il intégra la troupe culturelle de Tillabéri.

L'artiste se rappelle qu'à l'occasion de presque toutes les éditions de ces rencontres culturelles, la troupe de Tillabéri décrochait, tantôt le 1er prix, tantôt le 2ème prix, après la troupe culturelle de Gaya. «A l'époque, notre troupe s'appelait la troupe de Tillabéri, mais maintenant notre troupe culturelle est dénommée ''Bon Batu'' », précise-t-il.
Parlant de la célèbre chanson titrée Moundjo, et qui lui a prêté son surnom, Mounkaila Yacouba précise qu'elle a été préparée l'année où il avait intégré la troupe, c'est-à-dire en 1968. Comme il l'explique, Moundjo, c'est le nom d'un éleveur peulh de son village qui possédait beaucoup d'animaux. Aussi, les chanteurs de leur village, Tamtalla, lui ont-ils dédié cette chanson.
S'agissant de notre troupe, c'est Alhassane Danté qui était venu composer cette chanson et les jeunes filles ont répété pour l'apprendre et c'est de là qu'est parti mon surnom Moundjo. Il en était ainsi jusqu'à l'avènement du régime de Seyni Kountché où la culture a connu des moments de plein épanouissement avec la création de la Samaria et du festival national de la jeunesse. Moundjo se rappelle que lors de la 1ère édition du festival national de la jeunesse, qui s'est déroulée à Zinder, la troupe de Tillabéri avait présenté la chanson ''Beeto'' qui a remporta le premier prix. La 2ème édition s'est déroulée à Tahoua et comme prestation, la troupe de Tillabéri a présenté le titre «Travaux forcés ». La 3ème édition du festival de la jeunesse c'était à Zinder où la troupe de Tillabéri est sortie avec le 2ème prix. La région de Maradi a abrité la 4ème Edition et le 1er prix était revenu à Tillabéri».
Après le régime Kountché, et avec l'avènement de la démocratie et le multipartisme, la léthargie s'instaura sur la scène culturelle, et la troupe sombra. Les membres se sont dispersés, chacun allant de son côté. « Moi, je me suis retrouvé avec une autre troupe qui a chanté pour un parti politique PNDS-Tarayya, jusqu'en 2011 où j'ai effectué le pèlerinage à la Mecque», indique-t-il. Moundjo affirme que, la culture lui a tout donné. «J'ai effectué plusieurs déplacements à l'étranger, notamment en Libye, au Canada, au Sénégal, en Italie, à Bruxelles, en Algérie», a-t-il dit. Moundjo est marié à une femme et est père de 5 enfants et, 8 petits fils.




Zakari Mamane, ONEP/Tillabéri

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