Comme à son habitude, à chacune de ses sorties, le président du LUMANA FA et de l’Assemblée nationale Hama Amadou, a donné aux médias des sujets croustillants pour animer leurs journaux, écrits et parlés. Aux politiciens, il a soulevé les mêmes lièvres qu’il a toujours réveillés ; des lièvres insaisissables par leur course en zig-zig.
Pour cette fois, les lièvres levés du côté des politiciens ont atteint des cibles inespérées qui se sont laissé prendre au piège tendu par le stratège de Youri.
Pour les journaux, il était très évident qu’ils allaient verser comme d’habitude dans des commentaires pleins de parti pris qui dénotent pour qui ne le sait pas de la haine viscérale qu’ils entretiennent à l’égard de la personne de Hama Amadou.
C’est ainsi que certains ont relevé que bientôt l’homme serait perdu car il avait osé dénoncer la tentative d’assassinat dont il aurait été victime. Quelle logique ? Ils en ont malgré tout trouvé car, selon eux, une fois que l’enquête aurait révélé ce que Massaoudou Hamissou sait n’être qu’un complot ourdi par Hama Amadou lui-même, tout le peuple désavouerait le président de l’Assemblée nationale qui ferait ainsi figure de grand spécialiste en montage. S’il vous plait, que des politiciens tiennent un tel langage, cela ne surprendrait personne ; que des journalistes dont on vient tout récemment de former pour le respect de la déontologie dans l’exercice de leur noble métier se lancent dans de telles analyses, cela frise le ridicule.
On peut ne pas apprécier quelqu’un foncièrement ; on peut ne pas être du même bord politique que quelqu’un, il y a des barrières que notre dignité nous commande de ne pas franchir. Hama Amadou est peut-être en perte de vitesse politiquement à cause du tissu de délateurs qui s’est noué autour de lui.
Cependant, l’homme est loin d’être au niveau du vertigo auquel on le place, au point de tomber des nues jusqu’à poser des actes qui le limeraient davantage. Que les confrères se ravisent alors et qu’ils attendent surtout la conclusion de l’enquête en cours sur ce fameux tir au domicile du président de l’Assemblée nationale. Surtout qu’ils fassent économies de certaines analyses politiciennes à la place des politiciens eux mêmes.
Pour ce qui est de la réaction du politique, elle peut être du n’importe quoi, comme elle l’a été d’ailleurs ; c’est bien dans la droite ligne de la guéguerre politique. Là aussi, il a très certainement manqué de la retenue quelque part et on est déjà à regretter de n’avoir pas laissé qui de droit pour y réagir.
En effet, la question qui brûle les lèvres est celle-ci : Hassoumi Massaoudou serait-il le mieux indiqué pour entretenir le discours qu’il a tenu en réaction aux propos tenus par Hama Amadou à l’ouverture de la session en cours ? Comme on le sait, Hassoumi est aujourd’hui Ministre de l’Intérieur accompagné de beaucoup de prérogatives.
Il appartient donc à un gouvernement et ce gouvernement a bien un porte-parole, un perroquet pour ainsi dire. N’y aurait-il pas fallu que ce soit ce perroquet qui intervienne ? Pas du tout diriez-vous car ce n’est nullement le gouvernement qui est interpellé. D’ailleurs, jamais dans son discours le président de l’Assemblée nationale n’a de façon ouverte interpellée quelqu’un.
Il a parlé à la classe politique nigérienne de façon malicieuse et il savait que qui se sentirait morveux se moucherait. Nous avons quand même un gouvernement d’union nationale (soit dit en passant) et des gens autres que ceux du PNDS se seraient senti concernés.
Eh bien non, c’est le PNDS qui a réagi, non pas par un communicateur du parti, mais par un ministre. Iro Sani se sentirait négligé dans cette affaire, lui qui normalement devait intervenir en pareille circonstance. Ceci dénote bien ce que les nigériens pensent de ce fameux ministre qui n’en fait qu’à sa tête, souvent contre les injonctions du président de la République lui-même. Ceci dit, le politique qui a réagi à ce discours l’a visiblement mal fait du fait que les propos rapportés relevaient plus des causeries de fada qu’à une intervention réfléchie.
Si le président de l’Assemblée nationale s’était prononcé à travers un discours coordonné et cohérent, il n’a pas été de même pour le ministre de l’intérieur qui a déversé sa bile de façon incohérente. Pour preuve, il n’a cessé de marteler par trois fois la même observation : ce qui laisse penser qu’il n’est intervenu que pour qualifier de grossier montage l’affaire du tir sur le domicile du président de l’Assemblée nationale.
Et comme il a les médias à ses services, ceux du public parce qu’ils sont au service du gouvernement et ceux du privé parce qu’ils sont engraissés, il les a conviés sur le champ pour servir sa diarrhée verbale. C’est vraiment très dur l’apprentissage de l’exercice du pouvoir, surtout lorsqu’on veut être plus loyaliste que le roi.