Réagissant à l'article paru dans le Journal «Jeune Afrique» N° 2774 du 9 au 15 mars 2014, sous le titre «Niger-Libye : Une livraison à 20 millions de dollars», le gouvernement a rendu public, hier, un communiqué par lequel il a tenu à apporter un démenti catégorique aux allégations véhiculées à travers cet article.
«Dans son numéro 2774 du 9 au 15 mars 2014, le Journal « Jeune Afrique» a, dans un article, publié sous le titre «Niger-Libye : Une livraison à 20 millions de dollars », affirmé que Monsieur Saadi Kaddafi a été livré à la Libye contre le paiement d'une somme de 20 millions de dollars.
Les Nigériens se souviennent des conditions dans lesquelles Monsieur Saadi Kaddafi a été accueilli au Niger en septembre 2011. Ils se souviennent également de toutes les démarches entreprises, depuis lors, par les autorités libyennes pour obtenir son extradition et auxquelles le gouvernement n'a pas donné de suite favorable.
Le gouvernement avait posé une et une seule condition à Monsieur Saadi Kaddafi ainsi qu'aux officiers libyens qui avaient trouvé refuge au Niger: s'abstenir d'entreprendre tout acte de nature à déstabiliser la Libye et à nuire à nos relations avec ce pays frère et voisin. Le gouvernement s'en est tenu à cette position, contre vents et marées. En même temps, toutes ses démarches pour trouver à Monsieur Saadi Kaddafi un autre pays d'accueil ont été infructueuses.
Si, aujourd'hui, le gouvernement a remis à la disposition des autorités libyennes Monsieur Abdallah Mansour d'abord et Monsieur Saadi Kaddafi ensuite, c'est au vu des preuves irréfutables de l'implication de ces deux (2) anciens responsables libyens dans les violents affrontements qui ont éclaté en Libye, au sud notamment, en janvier 2014.
C'est aussi, parce que le Gouvernement a reçu l'engagement formel des autorités libyennes à garantir l'intégrité physique desdites personnes, à leur assurer un traitement respectueux de la dignité de la personne humaine ainsi que les conditions d'un procès équitable. Il convient de rappeler ici que ces deux anciens responsables ont fait auparavant l'objet de plusieurs rappels à l'ordre, suite aux plaintes récurrentes des autorités libyennes.
Le dernier en date remonte au samedi 21 septembre 2013 lorsque Monsieur Abdallah Mansour s'était engagé, par écrit, à cesser tout activisme politique. Dans la mesure où ces personnes n'ont pas respecté les conditions qui leur étaient posées pour leur accueil au Niger, et au regard des preuves probantes apportées par le gouvernement libyen, l'Etat du Niger n'a plus eu d'autre choix que de les remettre aux autorités de leur pays. Car, jamais il n'avait été question pour le Niger d'accueillir des personnes pour qu'elles nuisent à un pays voisin.
Le premier engagement du Président de la République vis-à-vis du peuple nigérien est de lui assurer la sécurité ; ce qui ne saurait se faire si le Niger devait être source de déstabilisation de ses voisins.
Lorsque "Jeune Afrique" affirme, dans son Numéro 2774 du 9 au 15 mars 2014, que le Niger a échangé Saadi Kaddafi contre « 20 millions de dollars cash », il porte gravement atteinte à la réputation et à l'image du pays, au moyen d'un mensonge grossier.
Face à ces allégations, le Gouvernement du Niger tient à apporter un démenti ferme et catégorique. Au Niger, les gouvernants actuels sont imbus de valeurs leur interdisant de concevoir la gestion des affaires de l'Etat à travers des pratiques qui violent la morale.
De même, le gouvernement réaffirme que le Niger reste un Etat responsable, respectueux de l'éthique et fermement attaché à la préservation de sa crédibilité. Enfin, le gouvernement se réserve le droit de porter plainte contre le journal "Jeune Afrique", qui aura ainsi l'occasion d'apporter les preuves de son accusation devant un tribunal français. ».