Le Premier ministre libyen destitué, Ali Zeidan, a démenti l'existence d'une quelconque transaction entre la Libye et le Niger pour l'extradition de Saadi Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, qui a fui au Niger en 2011 avant la chute du régime de son père et d'Abdallah Mansour, un éminent dirigeant de l'ancien régime.
Ancien dirigeant de la radio et télévision libyennes, Abdallah Mansour, qui a également été chargé de dossiers sécuritaires spéciaux, a été remis aux nouvelles autorités libyennes le mois dernier.
M. Zeidan a affirmé, samedi soir, lors de sa première apparition médiatique après son départ du pays à la suite du retrait de la confiance par le Congrès national général (CNG) de son gouvernement mardi dernier, que la remise des deux hommes aux autorités libyennes est intervenue dans le sillage des événements survenus dans le Sud libyen début janvier et l'occupation de la base aérienne de 'Tamenhant', près de Sebha (capitale du Sud).
L'ancien Premier ministre a invité les autorités libyennes à développer les relations de coopération entre la Libye et les pays du voisinage notamment le Niger et le Tchad, afin de réaliser la stabilité dans la région et d'instaurer la sécurité dans le Sud, en empêchant le criminalité transfrontalière et en luttant contre le terrorisme.
De son côté, le gouvernement nigérien a souligné avoir remis Saadi Kadhafi et Abdallah Mansour au gouvernement libyen en vertu de leur transgression de leurs engagements auprès du pouvoir nigérien et des preuves irréfutables apportées par la Libye dans l'implication des deux extradés dans les incidents du Sud.
Le gouvernement nigérien a annoncé dans un communiqué publié dimanche qu'il n'hébergera aucune personnalité qui portera préjudice à ses voisins, affirmant 'avoir remis Abdallah Mansour et Saadi Kadhafi aux autorités libyennes en raison des preuves irréfutables de leur implication dans les violents heurts dans le Sud du pays en janvier dernier'.
Le gouvernement libyen a ajouté que le pays s'est engagé à garantir leur sécurité et un traitement humain à leur égard.
Le communiqué des autorités nigériennes a souligné qu'elles avaient conditionné l'hébergement de Saadi Kadhafi et de tous les officiers libyens sur son territoire par leur engagement à s'abstenir de tout acte de nature à déstabiliser la Libye.
Le gouvernement libyen a, rappelle-t-on, reçu Saadi Kadhafi du Niger en mars et l'a détenu dans la prison d'al-Hadhba en prélude à son jugement après l'extradition de Abdallah Mansour accusés de crimes contre les Libyens et corruption financière.
Les autorités libyennes s'étaient engagées à les traiter sur les base de l'équité et des normes internationales en matière de détention des prisonniers.