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Célébration, le 13 mai, de la Journée nationale de la femme nigérienne : La longue quête de l’équité
Publié le lundi 13 mai 2013   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Dr Maikibi Kadidiatou Dandobi, ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l`Enfant,


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1991-2013. Vingt et deux ans déjà, que la Nigérienne a sa journée. Une journée commémorative de son affirmation en tant qu'entité incontournable de la vie sociale, politique, économique et culturelle, bref, de la vie tout court. Femmes rurales, femmes citadines, femmes aux champs et dans les jardins, femmes au bureau et femmes entrepreneures, femmes artistes, femmes commerçantes... Toutes, militantes de la cause féminine, car pour avoir embrassé ces activités ou carrières naguère chasse-gardée des hommes, elles s'imposent, et imposent d'elles une image de battantes. Mais des battantes qui, loin de se battre pour la recherche d'une quelconque suprématie sur leur autre moitié, ne cherchent que l'équité, la reconnaissance de leurs droits en tant qu'être humains à part entière, afin que s'efface à jamais, comme une bulle d'air lancée dans l'espace, cette image de citoyen de seconde zone et de calamiteuse que certains lui attribuent, à tort, depuis des millénaires.

Depuis l'ancêtre Eve (Hawa), dont on dit qu'elle a été créée à partir d'une côte tordue, et qui aurait été à la base du péché originel, fondement de tous les maux dont souffre l'humanité. Aujourd'hui, et depuis toujours, le combat de la femme, qu'elle soit nigérienne, des tropiques ou des pôles, est un combat pour la survie, un combat pour le bien-être de ses alter ego qui ont pour noms enfants, mari, ascendants et collatéraux. Un combat qu'elle mène au quotidien, et sans relâche, s'oubliant toujours pour l'autre, jusqu'à parfois perdre la vie en voulant donner la vie. Un combat pour la postérité, un combat pour le bien de l'humanité. Il est vrai que des différences existent, à divers échelons de la société, et d'aucuns s'en servent pour créer une dichotomie entre femmes intellectuelles et femmes rurales. Mais disons que cela n'est qu'un reflet de notre société dans son ensemble.
La différence entre habitants des zones urbaines et habitants des zones rurales existe au niveau de toutes les strates de la société. Alors, il vaut mieux en prendre conscience, en parler, afin d'y trouver, à défaut d'une solution radicale, au moins un baume lénifiant. Ce baume, ce sont les actions qui sont entreprises çà et là pour améliorer, un tant soit peu, le quotidien de ces mères, de ces filles et de ces sœurs qui sont restées au terroir. Celles-là même qui triment à longueur de journée, pour garnir le panier de la ménagère citadine et la table de Monsieur. Celles-là dont le travail est inquantifiable, et dont le thème de la 21ème édition, ''contribution de la femme rurale dans la mise en œuvre de l'initiative 3N'', ne fait que confirmer la nécessaire participation pour la réussite de toute œuvre de développement national. Alors, il est plus que jamais indispensable de donner à la femme rurale les moyens de cette participation en la mettant dans les conditions optimales de production qui sont entre autres un allègement plus accru des tâches ménagères, un accès plus équitable à la terre et à l'eau, un meilleur pouvoir économique et une plus grande implication dans la prise des décisions. La garantie d'un pouvoir économique à la femme contribuera sans doute à réduire certaines formes de violence, thème de cette année. En effet, brimades, coups et autres violences morales et physiques, sont en partie les conséquences de la pauvreté et son corollaire qui est la dépendance. Un suivi permanent de la mise en oeuvre de tous les thèmes s'impose, car tout est intimement lié. Tous les maux de notre société s'engendrent réciproquement dans un cercle vicieux.
Interview de la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant, Dr Maikibi Kadidiatou Dandobi
«En grande première, il y aura une grande fête de solidarité des femmes à l'Arène de Lutte de Niamey»
Mme la ministre, lundi 13 mai prochain, sera célébrée la journée nationale de la femme nigérienne. Quel est le thème retenu cette année pour la célébration de cette journée historique et quels sont les enjeux que cela représente ?

Le thème de cette journée est ''Non aux Violences faites aux femmes et aux filles''. Il comporte plusieurs enjeux, dans la mesure où la violence à l'égard des femmes constitue une atteinte à leurs droits fondamentaux et un obstacle à l'exercice de leurs droits et de leurs libertés fondamentaux, comme le droit à la vie et à la sécurité de la personne humaine, le droit pour toute personne de jouir du meilleur état de santé et physique et mentale possible, le droit à l'éducation, au travail et au logement, ainsi que le droit de participer à la vie publique.
Cette violence influe sur la santé et le bien-être des femmes, entraine un coût humain et économique élevé, entrave le développement, accroît les risques pour les femmes de souffrir de problèmes de santé de la reproduction. En outre, les sévices dont elles sont victimes perturbent leur santé mentale et leur comportement social. Ainsi, les effets psychologiques de la violence à l'égard des femmes peuvent être aussi graves que les conséquences physiques. La dépression est l'une des conséquences les plus répandues. Les femmes victimes de violence courent le risque de souffrir de stress et de troubles d'anxiété. Et cela les empêche de participer pleinement à la vie sociale et économique de leurs communautés.
Cette violence les appauvrit individuellement ainsi que leurs familles, communautés, sociétés et pays à maints égards. Elle réduit la capacité des victimes/survivantes d'apporter une contribution productive à leurs familles, ainsi qu'à l'économie et à la vie publique de leurs pays ; elle absorbe les ressources des services sociaux, des organismes de soins et réduit de manière générale le niveau éducatif et le potentiel d'innovation des victimes, de leurs enfants et même des auteurs de violences. C'est pour toutes ces raisons que nous en appelons à une prise de conscience collective afin que tous ensemble nous y remédions.
Quelles sont les activités prévues pour la célébration de cette 22ème édition de la journée de la femme nigérienne ?
Plusieurs activités sont en effet au programme. Il y a un Forum sous le thème ''Femmes, Familles et Valeurs Sociales au Niger'' qui a donné lieu à une analyse de l'environnement social au Niger par les femmes qui en ont dégagé les problèmes prioritaires qui se posent à la société et ont identifié des pistes de solutions dans lesquelles elles s'engagent au premier plan ; des activités d'information, de sensibilisation et de conscientisation sur l'ampleur et les conséquences des violences faites au femmes et aux filles ; des conférences débats sur le même thème ; des visites à des femmes victimes de violences comme les femmes vivant avec les fistules, les femmes en psychiatrie, les femmes de la prison civile de Niamey. En outre, en grande première, il y aura une grande fête de solidarité des femmes à l'Arène de Lutte de Niamey, et le lancement officiel des activités commémoratives de la Journée Nationale de la Femme au Palais des Congrès de Niamey et dans toutes les régions.
Dans le cadre de ce thème, quel programme comptez-vous élaborer pour atteindre les objectifs ?
Nous comptons élaborer un plan de communication pour toutes les thématiques analysées au cours du Forum, y compris le thème sur les violences faites aux femmes et aux filles. Ce plan de communication fera l'objet de mise en œuvre dans toutes les régions du Niger par les femmes elles-mêmes pour attirer l'attention de leurs paires sur le rôle qu'elles doivent jouer dans l'instauration de la paix au sein des foyers, dans les familles comme dans la communauté, car la famille doit être préservée et doit être un cadre de paix pour chacun de ses membres.

Le thème du 13 mai 2012 était ''contribution de la femme rurale dans la mise en œuvre de l'initiative 3N''. Quelles sont les activités réalisées dans ce cadre et quels sont les résultats auxquels vous êtes parvenus?
La contribution de la Femme dans l'I3N n'est plus à démontrer. Les femmes se trouvent aussi bien dans les champs en saison pluvieuse que pour les cultures irriguées. Notre contribution à nous ministère, aux groupements féminins, c'est un appui en termes de semences, d'engrais, de matériels aratoires comme les binettes, les arrosoirs etc., de motopompes, de vivres, de charrettes, etc. Nous avons également fourni du matériel d'allégement des tâches comme les moulins, les batteuses et décortiqueuses, et ceci dans toutes les régions.
L'accès à la micro finance constitue une source de motivation des femmes pour constituer des groupements. Avez-vous un programme dans ce sens ?
L'accès des femmes aux crédits est une préoccupation majeure du Ministère. En effet, nous savons que la pauvreté est féminine au Niger, en ce sens que 4 pauvres sur 5 sont des femmes. Et très souvent, il s'agit de femmes chefs de ménage. Beaucoup a été fait dans ce pays en matière de micro finance. A ce jour, nous sommes en train d'établir un état des lieux des expériences passées et actuelles pour en tirer des leçons. Il y a apparemment une lacune en ce qui concerne la coordination des activités des institutions de micro-finances, ce qui ne permet pas de remonter les statistiques jusqu'à nous.
Aussi, avons-nous initié une approche avec les principales institutions des finances de la place pour échanger et envisager la création d'un cadre de partenariat fructueux entre nous, afin de faciliter l'accès des femmes aux crédits et leur assurer également un accompagnement. En effet, notre souhait est de voir émerger une catégorie des femmes de classe moyenne, sorties du cycle de la pauvreté.

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