En prélude à la sortie de son troisième album, le 21 mars prochain, l'artiste burkinabé, Victore Démé a animé, ce matin, au Centre Culturel Franco-Nigérien/Jean Rouch de Niamey, une conférence de presse en présence de la responsable de la médiathèque du CCFN/JR, Mme Natalie Lelong, et de plusieurs invités.
Découvert en France à l'âge de 47 ans grâce à un premier album acclamé par la critique, le chanteur et ancien couturier burkinabé revient avec un mélange heureux de folk-blues américain et de folklore manding. Sur la pochette de son album, il pose en chemise colorée, une guitare à portée de main, un mètre ruban autour du cou, comme pour ne rien renier de tout ce qu'il a vécu. Ce troisième album marque la suite d'une formidable aventure lancée, il y a deux ans, avec la sortie d'un premier et deuxième album éponyme remarqué, classé dans le top 5 des meilleurs ventes de musique du monde 2008.
«Mon inspiration vient de ce que je vois, je ne chante que ce que qui me touche», indique-t-il. Dans ses œuvres, Victore Démé montre sa présence et son attachement aux valeurs culturelles universelles qui consistent aux respects de son prochain tout en exhortant les jeunes au respect des parents et des valeurs ancestrales. Pour lui, ce sont ces dernières qui permettent à cette couche de la population de ne pas oublier son passé et les mystères qui l'entourent. Il interpelle à travers ces actions, notamment à travers la musique, la conscience de nos jeunes. ''L'attachement des jeunes aux anciens permet, selon lui, à cette catégorie de ne pas être déboussolée''. Certes, il est bien vrai qu'on ne peut pas fermer les yeux sur tout, mais cela ne veut pas dire que la connaissance de soi ou de son passé n'est pas très importante dans la vie de l'être humain, car elle contribue efficacement à la construction de sa personnalité.
Victore Démé dénonce, à travers ses œuvres, tous les travers de la vie sociale. De la délinquance juvénile aux violences faites aux femmes, en passant par l'exploitation des mineurs, l'artiste burkinabé fait de son mieux pour chanter sur ces thèmes pour que le grand public, mais aussi ceux qui sont tentés de jouer ce jeu de renoncer afin que règne la paix et la sécurité ainsi que le respect mutuel.
Démé n'est pas un méconnu du public nigérien, car il a l'habitude de sillonner certaines régions de notre pays dont la visite lui a permis de découvrir certaines valeurs du peuple nigérien à savoir l'hospitalité, la solidarité et la chaleur humaine ce qui l'a beaucoup marqué. Des vertus chères à ses yeux qui le retiennent à Bobo Dioulasso parce estime-t-il dans les grandes villes, ces valeurs ont pris un coup dur.
Intervenant au cours de cette conférence de presse, la responsable de la médiathèque du CCFN/JR, Mme Natalie Lelong a vivement encouragé l'artiste et renouvelé toute la confiance dudit centre à tous les artistes nigériens conformément à son cahier de charges qui est celui de promouvoir la culture et les artistes nigériens mais aussi les artistes africains de renommée internationale qui œuvrent inlassablement pour le rayonnement de la culture de leurs pays mais aussi celle de l'Afrique.