S’il y a un outil qui contribue à la crédibilité des élections, c’est bien le fichier électoral. Un fichier électoral accepté de tous les acteurs politiques, un fichier à jour, comprenant tous les éléments qu’on s’attend de voir.
Un fichier techniquement exploitable et insusceptible de contestations de la part des partis ou des candidats en course est gage de stabilité politique et de démocratie apaisée. Et Dieu sait que notre fichier électoral actuel est défectueux, avec des lacunes inacceptables et effarantes, susceptibles de créer des contentieux électoraux graves et de rendre nulles des élections qui se veulent democratiques, libres et transparentes. Les Rapports d’Observation produits par la Mission d’Observation Electorale de l’ Europeenne (MOE UE) et la Mission Francophone d’Information et de Contacts sur les elections legislatives et presidentielles de 2011 sont suffisamment éloquents à ce sujet.
On le voit bien, la reprise du fichier électoral constitue tout un programme qui prend du temps et qui ne peut donc être faite dans la précipitation. C’est pourquoi il faut commencer très tôt. Du Rapport de la Mission Francophone d’Information et de Contacts sur les élections législatives et présidentielles de 2011 Quant à la Mission Francophone sur les élections présidentielles et législatives des 31 janvier et 12 mars 2011 au Niger, à l’occasion de la premiere mission d’audit du fichier électoral en juin 2010, elle a fait ressortir plusieurs lacunes. Parmi les lacunes relatives au fichier électoral, on peut retenir :
Enfin, elle recommande aux autorités nigériennes d’ « engager la refonte du fichier électoral et de démarrer le chantier de l’état civil avec l’utilisation de la biométrie ». Ces deux rapports viennent ainsi corroborer les constats déjà faits par certains observateurs nationaux, et même des acteurs politiques en 2010 et en 2011. Malgré tout, jusqu’ici, aucune mesure allant dans le sens de la reprise de fichier délabré n’est prise. Personne n’en parle d’ailleurs, alors qu’elle exige un travail laborieux, inscrit dans la durée. Comme d’habitude, on attend le dernier moment, autrement la veille des élections, pour vouloir le reprendre dans l’impréparation et l’improvisation.
Le Comité chargé du fichier sera mis dans des conditions telles qu’il ne pourra pas produire un travail de qualité. Alors bonjour les contestations et la suspicion d’un côté, et les tentatives de justifications d’un autre. Et chacun sait que ces contestations du fichier électoral pourraient conduire au refus de reconnaissance des résultats des élections, donc à des troubles dont personne ne peut prévoir les conséquences. Alors, pourquoi personne n’y pense dès maintenant afin d’avoir un fichier satisfaisant puisque consensuel, mis à jour au fur et à mesure ?