(Agence Ecofin) - Selon des informations relayées par des médias français, Luc Oursel, le président directeur général du groupe énergétique français Areva a déclaré qu’un accord serait proche d’être obtenu avec le gouvernement du Niger, au sujet de la reconduction de son contrat d’exploitation d’uranium dans le pays. «Ces négociations sont en cours. (...) Je pense que nous sommes proches de la conclusion» a déclaré jeudi M. Oursel lors d’un débat avec la presse française jeudi.
«L’Etat du Niger veut renouveler ses conventions mais a des attentes de recettes fiscales complémentaires. La responsabilité que nous avons, c’est que ces mines puissent fonctionner le plus longtemps possible pour produire de la richesse et maintenir des emplois au Niger», a expliqué Luc Oursel. Rappelons que les discussions bloquent sur une clause du code minier nigérien révisé, qui exige désormais l’application d’une nouvelle disposition fiscale, qui devrait voir la redevance payée par Areva passer de 5,5% à 12% de la valeur des ressources extraites. Soit un afflux estimé selon l’ONG Britannique Oxfam de 15 à 20 millions d’euros chaque année dans les caisses du Niger.
Chez Areva, les positions semblent avoir évolué et on n’évoque plus les clauses de stabilité figurant dans les contrats antérieurs, mais plutôt la conjoncture internationale du marché de l’uranium. « Ce ne sont pas nécessairement des objectifs totalement alignés. Et donc la discussion est assez longue. Elle intervient à un moment difficile pour l’uranium », a expliqué Luc Oursel.
Aucune réaction officielle du gouvernement nigérien sur le sujet n’a été relevée depuis la visite de M. Oursel le 7 mars au Niger. Intervenant sur les ondes de RFI le 19 janvier 2014, Omar Hamidou Tchiana, le chef de la délégation de l’Etat nigérien qui était à Paris pour des négociations avec le groupe énergétique français, avait indiqué qu’il n’était pas question de « concéder le moindre centime revenant au peuple du Niger ».
Les arguments économique du groupe public français n’ébranlent pas d’autre part, les nombreuses organisations non gouvernementales qui critiquent son refus de verser plus de recette à un pays qui malgré cette ressource, figure parmi les plus pauvres du monde. Sur la bourse de Paris où ils sont cotés, les titres Areva ont reculé ce 21 mars de 0,68% en début d’après-midi.